Sarmates

 
Sarmates

 

Géographie[modifier | modifier le code]

Le Tanaîs marque la limite entre le territoire des Scythes et des Sauromates1

Histoire[modifier | modifier le code]

L'histoire des Sarmates2 est connue indirectement par les historiens grecs puis romains contemporains et grâce à de nombreux témoignages archéologiques ou toponymiques. Selon Hérodote, les Sauromates descendent des Scythes, peuple voisin3 qui se seraient accouplés avec des Amazones. La légende des Amazones est peut-être née de la place originale tenue par les femmes sauromates dans la société : certaines campagnes de fouilles4 confirment en effet le rang élevé qu'elles y occupaient.

Origines[modifier | modifier le code]

Le nom de Sauromates, employé par Hérodote5, peut provenir du grec sauros, « lézard », et signifierait « porteurs de peaux de lézard », sans doute par allusion à leurs armures à écailles ; cette hypothèse n'a pas été démontrée6. Selon Hérodote, ces Sarmates protohistoriques s'allient au roi scythe Idanthyrse pour résister à l'expédition de Darius Ier en Scythie (v. -513).

Eustathe, commentant la Description de l'Univers de Denys le Périégète, et à sa suite Thomas de Pinedo, éditeur de l’encyclopédiste Étienne de Byzance, s'efforçant de réconcilier deux traditions historiques (celle d'Hérodote et des « Sauromates », avec celle de Diodore de Sicile7 et ses « Amazones »), indiquent que les Amazones prirent le nom de « Sauromatides »8,9.

Selon Pline l'Ancien, qui cite Eudoxe de Cnide10, les Sarmates historiques sont un peuple riverain du Don (Tanaïs), voisin des Scythes par l’est. Ils seraient donc apparus au ive siècle av. J.-C. et s’étendent depuis l’Oural au détriment des Scythes européens. C’est aux iiie et iie siècles av. J.-C. que les Sarmates supplantent ces derniers en Ukraine. Leur poussée vers l’ouest se poursuit jusqu’auier siècle : on trouve leurs traces de la mer Baltique jusqu’à la mer Caspienne.

À partir du ier siècle av. J.-C., alors qu'ils dominent la steppe européenne, Strabon11 et Pline l'Ancien12 distinguent plusieurs (quatre ?) tribus sarmates, les Iazyges (entre le Danube et Dnieper), lesRoxolans (à l'est du Dniepr), les Siraques et les Aorses (à l'est du Don).

Période romaine[modifier | modifier le code]

Certains groupes de Sarmates obtiennent de Rome le statut de fédérés (alliés pouvant résider dans l'empire contre service militaire, par fœdus, traité) pour protéger les camps situés sur la voie Agrippasur l'axe Rome-Boulogne-sur-Mer tel que celui de Cora dans l'Yonne. Trois des cinq villes nommées Sermaise en France doivent leur nom à ces différents relais.

À la suite de nombreuses confrontations avec l’Empire romain, des lanciers sarmates sont recrutés par Rome au cours du iie siècle. L’intégration de ces unités auxiliaires se traduit par l’adoption de l'armement et des techniques militaires steppiques ainsi que par la création d’unités spécialisés. À partir du iiie siècle, une partie des Sarmates se soumet aux Goths. Dès lors, ils appartiennent à une coalition de peuples germaniques et non-germaniques, connue sous le nom de « culture de Tcherniakov » (aussi appelée « culture Sintana de Mures » par les archéologues roumains). À la fin duive siècle, sous la pression des Huns, certains groupes de Sarmates participent aux migrations et s'installent sur le territoire romain. La notice des Dignités (Notitia Dignitatum) mentionne une préfecture des Sarmates et des Taïfales en Gaule dans la cité du Poitou (Pictavis gallia) installés en tant que colons avec le statut de gentiles.

Période des Goths[modifier | modifier le code]

Une partie des Sarmates est soumise par les Goths entre 200 et 300. Au ive siècle, les principaux groupes sarmates sont alors les Roxolans et les Iazyges de Pannonie, à la frontière romaine, et lesAlains d'Ukraine et de Russie méridionale, voisins des Ostrogoths, les Taïfales.

En 376, les Sarmates de la mer Noire s'allient aux Huns pour détruire le Royaume des Goths puis participent aux invasions hunniques du ve siècle en Europe occidentale.

Culture[modifier | modifier le code]

En raison de la période et de l'aire géographique concernées, plusieurs cultures ont été attribuées aux Sauromates protohistoriques et aux Sarmates : entre autres, culture de Prokhorovka et « culture sarmate moyenne » (iie siècle av. J.-C.). Certains traits, toutefois, sont caractéristiques. La culture sarmate des origines semble avoir conféré une importance particulière aux femmes. De nombreuses tombes féminines richement décorées et dotées d'armes corroborent cette idée pour les vie et ve siècles av. J.-C. Au iie siècle, une reine sarmate, Amagê, est connue, indiquant peut-être une permanence de ce trait culturel. D’après Hérodote13, les femmes sarmates suivaient leurs maris à la chasse et à la guerre, et s'habillaient comme eux.

À l'époque romaine, la célèbre cavalerie lourde sarmate14 (des lanciers cataphractaires, notamment représentés sur la colonne Trajane) témoigne de l'importance de la culture guerrière de ce peuple.

Héritage[modifier | modifier le code]

Le nom des Sarmates est à l'origine de nombreux toponymes. En Dacie, on leur doit le nom de la cité de Sarmizegetusa. Dans l'Empire romain d'Occident, les noms de Sermizelles (Sarmisolaxiie siècle), Salmaise, Sermaise, Sermaize, Sermoise et quelques autres, qui remontent tous à un primitif Sarmatia (fundum ou villa), témoignent de la présence de Sarmates déditices en Gaule belgique et Gaule lyonnaise antiques15.

Les géologues et les paléo-géographes appellent « mer Sarmatique » l'étendue d'eau recouvrant, au Cénozoïque, les actuelles mer Noire, Ukraine, Sud de la Russie, mer Caspienne et mer d'Aral. Les géographes appellent « Sarmatie » la grande plaine polono-biélorusse où se tient la forêt de Białowieża.

Plusieurs orthographes désignant les peuples sarmatiques existent dans la bibliographie :

  • Roxolanes, Roxelanes, Roxolans (à l'origine des prénoms Roxane, Roxelane, Oxana...) ;
  • Jazygues, Iaziges, Yazyges, Lazygues ;
  • Iasses, Jasses, Jaszones, Jassics.

Sur le plan militaire, et par l'intermédiaire des Goths qui furent influencés par leur mode de combat, les Sarmates seraient à l'origine de la cavalerie lourde16.

Dès Hérodote, les Sarmates sont associés à la légende des Amazones. Celle-ci dérive peut-être d'un statut particulier qu'avait la femme dans leur société.

Un mouvement culturel polonais, appelé sarmatisme, fondé sur l'ancienne croyance selon laquelle la Szlachta (noblesse polonaise) avait une origine sarmate se répand de la fin du XVIe jusqu’à la deuxième moitié du XVIIIe siècle dans la République des Deux Nations. Cette culture, baroque, exerce alors une influence considérable sur les mœurs et l'idéologie de l'aristocratie polonaise. Elle influence aussi la littérature baroque sous la Rzeczpospolita.

En géologie, un paléocontinent protérozoïque correspondant au socle rocheux situé au nord de la mer Noire a été appelé Sarmatia d'après le peuple des Sarmates.

Reprenant une thèse sur les origines historiques de la légende arthurienne17, le film Le Roi Arthur, réalisé en 2004 par Antoine Fuqua, présente une version qui fait d'un groupe d'enrôlés Sarmates les premiers chevaliers de la table ronde.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1.  Lucien de Samosate (2015), p. 844
  2.  K.-F. Smirnov, « Sauromates et Sarmates », Dialogues d'histoire ancienne, vol. 6, no 1,‎ , p. 139–154(DOI 10.3406/dha.1980.1405, lire en ligne [archive])
  3.  Pellegrin 2014, p. 1719.
  4.  Véronique Schiltz, « Les Sarmates entre Rome et la Chine. Nouvelles perspectives », Comptes-rendus des séances de l'année... - Académie des inscriptions et belles-lettres, vol. 146, no 3,‎ , p. 845–887(DOI 10.3406/crai.2002.22481, lire en ligne [archive])
  5.  Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne [archive]], livre IV, chap. 57.
  6.  Voir sur cette question la discussion de Pierre Petit, Traité historique sur les Amazones, vol. 1, Leyde, J. A. Langerak, , chap. XIV (« Éducation des Amazones »), p. 152-153.
  7.  Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, livre II, chap. 44.
  8.  Voir sur cette question la discussion de Pierre Petit, Traité historique sur les Amazones, vol. 1, Leyde, J. A. Langerak, , chap. XIV (« Éducation des Amazones »), p. 153.
  9.  Diodore de Sicile (trad. A. F. Miot), Bibliothèque historique, vol. 1, Imprimerie royale, , p. 485, note 101 sur le chap. XLV.
  10.  Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne [archive]], livre VI, chap. XIX. Pline mentionne en réalité « Eudoxe », sans précision (Hist. nat., livre I). Eudoxe de Cnide a écrit sur l’astronomie et les zones climatériques, et son ouvrage est l’une des sources des Phénomènes d’Aratos de Soles. D’Eudoxe de Rhodes, auteur parfois nommé comme la source d'information de Pline (cf. notamment Le Grand Dictionnaire historique de Louis Moréri, vol. I, p. 1237, article « Eudoxe »), on ne sait rien que ce qu’en dit Diogène Laërce (Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, chap. « Eudoxe le Pythagoricien »), à savoir qu’il écrivit une Histoire. L’attribution à cet auteur des citations de Pline est donc sujette à caution ; quoi qu’il en soit, la source de Pline est bien du ive siècle av. J.-C.
  11.  Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne [archive]], livre VII, chap. 2 et surtout 3, § 17. Le géographe grec insiste sur le fait que ce sont des nomades, que l'on peut rencontrer « de l’Ister auBorysthène ».
  12.  Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne [archive]], livre VI, chap. XIX.
  13.  Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne [archive]] (Livre IV, 116)
  14.  M.-C. L'Huillier, « La cavalerie lourde : Marius Mielczarek, », Dialogues d'histoire ancienne, vol. 21, no 1,‎ (lire en ligne [archive])
  15.  Carte de Didier Le Bon dans l'article de Christian Delabos : Vron 143A in : Histoire antique et médiévale n° 62, Juillet-Août 2012, p. 65.
  16.  René Grousset, L’Empire des steppes, Attila, Gengis-Khan, Tamerlan, Paris, Éditions Payot, quatrième édition (première édition 1938), 1965, 620 p., p. 79.
  17.  Mark Adderley et Alban Gautier, « Les origines de la légende arthurienne : six théories », Médiévales. Langues, Textes, Histoire, vol. 59, no 59,‎ , p. 183–193 (ISSN 0751-2708,DOI 10.4000/medievales.6173, lire en ligne [archive])

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

SARMATES ou SAUROMATES

Peuple nomade des steppes de la Russie méridionale, que l'on connaît par la description qu'en fait Hérodote au livre IV de ses Histoires (116-117). Ce peuple comprenait diverses tribus telles que les Roxolans, les Iazyges et les Alains. Aux dires de l'historien grec, les Sarmates combattaient à cheval et leurs femmes les accompagnaient à la chasse et à la guerre. À partir du ~ IVe siècle, les Sarmates commencèrent à se déplacer vers l'ouest, ce qui provoqua une pression accrue desScythes sur les cités grecques de la côte septentrionale de la mer Noire. Les Sarmates devaient s'installer à la fin du ~ Ier siècle et au début de l'ère chrétienne sur les deux rives du Danube. Les empereurs de Rome s'efforcèrent de les contenir, puis, lorsque la poussée des Germains commença à se faire plus forte, installèrent une partie des Sarmates du bas Danube à l'intérieur des limites de l'Empire.

Les Sarmates

Les Sarmates 


Peuple Scythique d'Europe / Type physique : europoïde 

Il est probable qu'avant de prendre le nom de sarmate, ils furent d'abord les Sauromates. 

leur nom est iranien et signifie les « fourrures (*coma-) noires (*sau-) . Les Mélanchlaines également cités par Hérodote sont sans doute le même peuple, sous un nom traduit approximativement en grec. 

Cest une population nomade iranophone (comme les Scythes) des steppes de Russie méridionale. 

L'expression archéologique des Sauromates fait référence à la culture développée du Vème au IVème siècle avant notre Ere dans les steppes russes du Don à l'Oural, et dans l'ouest du Kazakhstan. 

Cette culture pastorale et guerrière, socialement différenciée, est conforme au modèle scythique classique. 

Elle fait, par exemple, une place d'honneur aux femmes jusque dans les activités guerrières. Cela corrobore les dires d'Hérodote et fonde les traditions légendaires sur les Amazones, connues tant chez les Grecs que dans la poésie épique des Ossètes. 20 % des tombes féminines des VIème-IVème siècles av. J-C contiennent des armes et des harnachements de chevaux. 

On divise la culture sarmate en 4 périodes : 

- La culture "sauromate" ->du VIIème au IVème siècle av J-C 
- La culture "sarmate ancienne" -> du IVème au IIème siècle av J-C 
- La culture "sarmate moyenne" -> du IIème siècle av J-C au IIème siècle ap J-C 
- La culture "sarmate tardive" -> du IIème au IVème siècle ap J-C 

L'influence des Sauromates s'étend aux Vème-IVème siècles av J-C à une partie du Caucase septentrional, jusqu'à la Kouma et au Térek (kourganes d'Atchi­koulak et de Bajigan). A partir du IVème siècle avant notre Ere, les Sauromates commencent à franchir le Don et le Donets septentrional et à se heurter aux Scythes d'Ukraine. 

Sur le plan archéologique, cette expansion et ces variations terminologiques correspondent à la diffusion de la culture de Pro khorovka, apparue au IVème siècle dans l'Oural et rapidement propagée vers l'ouest. 

On peut donc penser que les Sarmates historiques se sont constitués à partir des Sauromates, dont ils ont conservé le nom, mais en assimilant d'autres groupes iraniens plus orientaux. 

De toute façon, les Sarmates n'ont jamais formé un peuple unique. Ils sont, comme la plupart des peuples nomades, divisés en tribus ou en confédérations tribales. 

La poussée vers l'ouest des Sarmates s'accentue à partir du IIème siècle av. J-C. Elle coïncide avec la diffusion de ce que les archéologues nomment " culture sarmate moyenne". Cette expansion est contemporaine de celle des Parthes (aux fortes affinités "scythiques") en Perse, et des Saces et Tokhariens plus loin à l'est. 

Les échos de la conquête des steppes ukrainiennes par les Sarmates se rencontrent chez Diodore de Sicile, qui écrit au ler siècle av J-C mais rapporte des événements antérieurs. Pour Diodore, les Sarmates"dévastèrent une partie consi­dérable de la Scythie et, exterminant les vaincus jusqu'au dernier, transformèrent en dé­sert la plus grande partie du pays". 

Comme à propos des Cimmériens et des Scythes cinq siècles auparavant, on peut se demander si ce tableau est réaliste. Des Scythes survivront en tout cas jusqu'aux premiers siècles de notre Ere, vers l'embouchure du Danube (« Petite Scythie ») et surtout en Crimée. La culture scythe tardive de Crimée manifeste d'évidentes influences sarmates. 

Les modalités de cette conquête sont inconnues. Nous ignorons tant les rapports de force entre Sarmates et Scythes que la situation politique de ces derniers avant leur défaite. 

On a invoqué un affaiblissement progressif du ou des royaumes scythes après les guerres contre les Macédoniens et la mort du grand roi Athéas (339 av J-C), ou la supériorité militaire que les Sarmates auraient tiré de leur cavalerie lourde cuirassée à condition qu'elle ait déjà existé en nombre à cette époque. 

Quoi qu'il en soit, les Sarmates dominent dès le début du Ier siècle av J-C toute la steppe ukraino-russe, du Danube à l'Oural, et une partie du Caucase. 

Le rayon de leurs déplacements saisonniers peut at­teindre 100 à 400 km, suivant des estimations faites dans la zone Volga-Oural. La transgression de limites souvent mal définies, les vols de bétail, doivent être des causes permanentes de guerre. 

Avec les Sarmates apparaissent d'ailleurs dans les steppes les signes héraldiques familiaux que les ethno­graphes désignent du nom turco-mongol de tamga et qui servent à marquer le bétail et les objets domestiques et même à signaler des points de passage. 

La diversité des mobiliers funéraires montre que la société est nettement hié­rarchisée. 

Les grandes confédérations tribales sont dirigées par des « rois » qui font surtout figure de chefs de guerre. Il existe certainement, au-dessus de la masse des hommes libres (l'esclavage ne semble pas représenter une réalité importante), une élite de "nobles". C'est le schéma que l'on reconstitue déjà chez les Scythes, et c'est celui qui s'est perpétué jusqu'à l'époque moderne au Caucase. 

Les femmes peuvent occuper de hautes situations (une reine sarmate, Amagê, est mentionnée au IIème siècle). Les sépultures féminines ne contiennent plus d'armes comme aux époques précédentes, mais le mobilier funéraire com­prend souvent des objets mi-utilitaires, mi-rituels (miroirs métalliques, autels­cassolettes portatifs) qui peuvent suggérer 
le service de certains cultes liés au feu domestique. 

Dans le domaine militaire, sans innover absolument, les Sarmates développent des tactiques et des types d'armes peu employés par les Scythes. Ainsi, « les chefs et tous les nobles », comme les appelle Tacite, forment une cavalerie lourde de lanciers cuirassés (cataphractaires), qui agit par le choc au moment décisif d'une bataille, lorsque le terrain a été préparé par le harcèlement des archers montés (fournis par la masse des hommes libres non-nobles). 

C'est sans doute pour ces cavaliers lourds que se répand l'épée longue de taille à pommeau discoïdal, concurremment à l'habituelle épée courte à pommeau annulaire. 

La religion n'est connue qu'à travers les sépultures et les traces de rites funé­raires qu'elles peuvent contenir. Ce sont généralement des tertres (kourganes) recouvrant des fosses individuelles ou collectives de structure variable. On a notamment essayé d'attribuer aux Roxolans un type particulier de fosse où le corps est placé en diagonale, mais le fait est contesté. Les défunts sont toujours accompagnés d'un mobilier proportionnel à leur statut. 

L'art sarmate repose sur les mêmes traditions animalières que celui des Scythes, mais il n'a pas connu la même hellénisation. Il nourrit une prédilection pour les incrustations de matériaux colorés (pierres semi-précieuses, verre), que l'on rencontre aussi dans d'autres parties du monde iranien antique, comme en Bactriane. 

Durant plus de mille ans, le peuple sarmate joua un rôle politique et militaire important en Europe centrale et orientale. Tour à tour ennemis et auxiliaires de l'empire romain, nombres d'entre eux se sont installés en Gaule et même en Grande-Bretagne. 

PS: Pour tous ceux qui serait curieux d'en apprendre plus, je vous conseille l'exellent ouvrage de Iaroslav Lebedynsky aux Editions Errance. Cet ouvrage très complet présente ce peuple sous différents aspects et est richement illustré de dessins d'objets provenant de fouilles archéologiques
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Message 30 Nov 2006, 23:43

Principales Tribus Sarmates

Principales Tribus Sarmates


- Les Aorses : Tribu sarmate située à l'est du Don et jusqu'à la mer Caspienne.

- Les Lazyges : Tribu sarmate située en premier lieu dans les plaines d'Ukraine occidentale puis en Hongrie

- Les Roxolans : Tribu sarmate située en premier lieu dans les plaines d'Ukraine puis en 'Moldavie-Valachie'. 

- Les Siraques : tribu sarmate située au Caucase (Nord-Ouest)


NB : certains spécialistes considérent les Alains comme étant, eux aussi, une tribu sarmate.
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Message 26 Nov 2010, 11:50

Les Sarmates (suite)

Les Sarmates décrits par Ammien Marcellin :


Ammien Marcellin, Homme politique, militaire de haut rang et historien romain nous parle des Sarmates lors de leur soumission par Constance II en 358 ap J-C

Auguste passait alors l'hiver à Sirmium: son repos y fut troublé par des courriers qui lui apportèrent une fâcheuse nouvelle, celle de la jonction des Quades et des Sarmates. Ces deux peuples, chez qui la proximité de territoire, et une similitude de moeurs et de manière de combattre, entretient une sorte d'intelligence, ravageaient de concert, par petits détachements, les deux Pannonies et la haute Mésie.

Tous deux entendent mieux la petite guerre que les batailles rangées. Ils portent de longues lances et des cuirasses de toile, sur lesquelles de petites lames de corne polie s'étagent à la façon des plumes sur le corps d'un oiseau. Ces peuples n'emploient guère que des chevaux hongres; parce que ceux-ci ne s'emportent pas à la vue des cavales, et que, moins ardents que les étalons, ils sont moins sujets à hennir, et à trahir par là le secret des embuscades.

Les Sarmates peuvent, à l'aide de ces coursiers aussi rapides que dociles, franchir aisément les plus grandes distances, soit qu'ils fuient ou qu'ils poursuivent. Un cavalier en mène d'ordinaire un, quelquefois deux en laisse, et les monte alternativement, pour ménager leurs forces par cette succession de charge et d'allégement.

Dès que l'équinoxe de printemps fut passé, Constance se mit en campagne à la tête d'un corps d'armée considérable, et sous les plus favorables auspices. Arrivé au bord de l'Ister, alors enflé par la fonte des neiges, il choisit le point le plus commode pour établir un pont de bateaux, passe le fleuve, et va porter le ravage sur les terres de l'ennemi. Surpris de cette attaque, et se voyant sur les bras une armée complète, dont ils avaient cru la réunion impossible à cette époque de l'année, les barbares ne purent tenir pied, et, sans même prendre haleine, ne surent que se dérober par la fuite à ce péril imprévu.

Il en périt plus d'un dont la terreur enchaîna les pas. Ceux qui durent leur salut à la rapidité de leur course, et trouvèrent à se réfugier dans les gorges de leurs montagnes, purent, de leurs retraites, contempler le désastre de leur patrie; désastre qu'ils auraient sans doute conjuré s'ils eussent déployé pour se défendre la même vigueur que pour s'enfuir.

Tel était l'aspect de l'expédition dans la partie du pays des Sarmates qui fait face à la Pannonie inférieure. Une autre colonne, parcourant comme un tourbillon la Valérie, y dévastait avec non moins de fureur les possessions des barbares, pillant ou incendiant tout ce qui se trouvait sur son passage.

Cette immense désolation émut enfin les Sarmates; ils renoncèrent à se cacher, et simulèrent des propositions de paix. Leur plan était de profiter de la sécurité que devait nous inspirer cette démarche, et d'exécuter contre nous, en divisant leurs forces, une triple attaque assez brusque pour ne nous laisser la faculté ni de parer leurs coups, ni d'user de nos traits, ni même de recourir à la ressource extrême de la fuite.

Les Quades, que nous n'avions pas plus ménagés dans nos excursions, firent cause commune avec eux. Mais il fallait se battre de front, et leur coup de main échoua, malgré l'audace et la célérité de leurs mesures.

On fit d'eux un grand carnage; et ce qui put s'échapper n'y réussit qu'en gagnant des réduits connus d'eux seuls dans leurs montagnes. Ce succès donna du coeur à nos troupes, qui marchèrent alors en colonnes serrées contre les Quades. Ceux-ci jugeant, d'après ce qui venait de se passer, du sort qui les attendait, se présentèrent en suppliants devant l'empereur, enhardis à cette démarche par la mansuétude dont il avait souvent fait preuve en pareille occasion. Au jour fixé pour régler les conditions, Zizaïs, jeune Sarmate d'une taille avantageuse, issu du sang royal, arriva avec les siens qu'il fit ranger, pour présenter leur supplique dans le même ordre que s'il se fût agi de donner bataille. À l'aspect de l'empereur, il jeta ses armes et se prosterna ventre à terre. On lui dit d'exposer sa demande. Il veut parler, la crainte étouffe sa voix; mais ses efforts visibles pour surmonter ses sanglots avaient, pour toucher le coeur, plus d'éloquence que les discours.

On le rassure, on l'engage à se relever; il reste à genoux, et, retrouvant enfin l'usage de la parole, il implore avec insistance le pardon et l'oubli de ses torts envers nous. Alors sa suite, qui, dans une muette terreur, attendait ce qui serait décidé de son chef, fut admise aussi à faire entendre sa prière; lui-même en se relevant en donna le signal tardif, au gré de leur impatience. Tous, d'un mouvement simultané, jettent leurs boucliers et leurs traits, et, levant leurs mains jointes, s'efforcent de surpasser leur prince en démonstrations d'humilité.

Parmi les Sarmates qu'avait amenés Zizaïs, se trouvaient trois petits rois ses vassaux, Rumon, Zinafre et Fragilède, et plusieurs autres chefs qui l'avaient suivi dans l'espoir d'obtenir la même faveur. Tous, se sentant ranimés par l'heureux succès des premières instances, demandaient seulement à racheter par les conditions les plus dures le mal qu'avaient causé leurs hostilités, et se mettaient de grand coeur eux, leurs femmes et leur territoire, à la merci du gouvernement romain. Mais la clémence et l'équité parlèrent plus haut. Il leur fut ordonné de rentrer dans leurs foyers sans crainte, et de nous renvoyer leurs captifs. Ils livrèrent autant d'otages qu'on en demanda, s'engageant à obtempérer à l'autre condition dans le plus bref délai.

Cette clémence eut son effet. On vit accourir avec tous les leurs Araharius et Usafre, tous deux du sang royal, guerriers d'élite, et les premiers parmi les notables de leur pays. L'un était chef d'une fraction des Transjugitains et des Quades; l'autre, d'un parti de Sarmates étroitement unis aux premiers par les liens du voisinage et par une sauvage conformité d'habitudes. En les voyant si nombreux, l'empereur appréhenda que, sous prétexte de traiter, on n'eut l'intention d'en appeler aux armes. Il jugea donc à propos de les séparer, et de tenir à quelque distance ceux qui avaient à porter parole pour les Sarmates, jusqu'à ce qu'il eût terminé la négociation avec Araharius et les Quades.

Ceux-ci se présentèrent le corps plié en deux, suivant le cérémonial de leur pays. Nulle excuse ne pouvait être alléguée pour les atrocités dont ils s'étaient rendus coupables. Ils se soumirent donc, pour éviter de terribles représailles, à livrer les otages qu'on leur imposa; eux dont on n'avait jamais pu obtenir jusqu'alors la moindre garantie pour un traité.

Cet arrangement terminé à l'amiable, Usafre, à son tour, fut admis à solliciter séparément son pardon. Mais Araharius se récria, et soutint obstinément que le pacte qu'on venait de conclure avec lui profitait implicitement à ce prince son allié, quoique son inférieur en rang, et son vassal.

On examina la question, et il fut décidé que les Sarmates, de tout temps clients des Romains, n'étaient sujets à aucune autre dépendance, et qu'ils étaient séparément tenus de livrer des otages pour garantie de leur conduite à venir; ce qui fut accepté par eux avec reconnaissance.

Ce fut alors une affluence infinie de peuplades et de rois qui arrivaient à la file, et qui, apprenant qu'Araharius avait obtenu sa grâce, venaient aussi nous supplier d'écarter le glaive suspendu sur leurs têtes. La même faveur leur fut octroyée, et ils offrirent pour otages les enfants des premières familles, qu'ils firent venir du fond de leur pays. Ils rendirent aussi tous leurs prisonniers, et montraient autant d'affliction à se séparer de ceux-ci que de leurs compatriotes.

On reprit ensuite en considération le cas particulier du peuple sarmate, qui parut plus digne de pitié que de ressentiment. Notre intervention dans ses affaires fut pour lui d'un bonheur incroyable; et cette circonstance semble vérifier l'opinion que le pouvoir du prince enchaîne les événements et dispose du sort.

Une race indigène, forte et puissante, avait jadis eu la haute main dans ce pays; mais il éclata contre eux une conspiration de leurs esclaves: c'est la force qui fait le droit chez les barbares. Les maîtres durent succomber sous des adversaires non moins énergiques et plus nombreux.

La peur mit le trouble dans leurs conseils; ils s'enfuirent dans le pays lointain des Victohales, préférant, dans le choix des maux, le joug de leurs défenseurs à celui de leurs propres esclaves. Quand ceux-ci furent reçus par nous en grâce, les Sarmates se plaignirent de la sujétion que le malheur leur avait fait accepter, et réclamèrent notre protection directe. L'empereur, touché de leurs peines, leur adressa en présence de toute l'armée de bienveillantes paroles, leur enjoignit de n'obéir qu'à lui seul et aux généraux romains.

Pour sanctionner leur réhabilitation comme peuple par un acte solennel, il leur donna pour roi Zizaïs. Celui-ci, dans la suite, se montra digne de son élévation et de l'insigne confiance que l'on avait mise en lui. Ainsi se termina cette série de transactions glorieuses. Mais nul des impétrants n'eut permission de se retirer avant le retour convenu de tous les prisonniers nos compatriotes.

On se porta ensuite sur Bregetium. Les Quades exerçaient dans ce canton un reste d'hostilité qu'on voulait éteindre dans le sang ou dans les larmes. À la vue de notre armée, déjà parvenue au coeur du pays, et dont le pied foulait leur sol natal, Vitrodore, fils du roi Viduaire, et Agilimunde, son vassal, accompagnés des chefs ou juges de diverses tribus, vinrent se prosterner devant nos soldats, et jurèrent sur l'épée nue, seule divinité reconnue par ce peuple, de nous garder fidélité.

Ce n'était pas tout des brillants résultats qu'on venait d'obtenir: les raisons d'utilité et de morale exigeaient encore que l'on marchât sans perdre de temps contre les Limigantes, les esclaves révoltés des Sarmates, et qu'il fût fait justice de tous les griefs qui s'élevaient contre eux. Ceux-ci en effet, laissant dormir leur vieille querelle, s'étaient empressés, au moment où leurs ci-devant maîtres envahissaient notre territoire, d'en faire autant de leur côté. En un point seulement l'intelligence subsistait entre eux; c'était pour la violation de nos frontières.

Le châtiment qu'on se proposait de leur infliger était toutefois peu proportionné à la grandeur des offenses; car il ne s'agissait que de les dépayser, en les transportant à distance suffisante pour les mettre hors d'état de nous nuire. Avertis par la conscience de leurs crimes,ils sentaient que la guerre allait, après une longue impunité, retomber sur eux de tout son poids. Ils se disposèrent donc à conjurer l'orage, en mettant en oeuvre, suivant le cas, ruse, force ou prière. Mais à la première vue de l'armée ils furent comme frappés de la foudre. Croyant leur dernier moment venu, ils demandèrent la vie, offrant un tribut annuel en argent et en hommes valides, et enfin leur soumission entière. Mais leur parti était pris de refuser l'émigration, et l'on pouvait lire dans leur attitude et sur leur physionomie leur confiance entière dans les défenses naturelles du sol qu'ils avaient conquis par l'expulsion de leurs maîtres.

Le rapide Parthisque, en effet, borde d'un côté les Limigantes, et, courant obliquement se jeter dans le Danube, forme du pays une espèce d'enclave allongée et terminée en pointe, que protège contre les Romains le fleuve principal, et qui oppose dans son affluent une forte barrière aux incursions des barbares. Le sol de cette péninsule, fréquemment détrempé par les débordements des deux rivières, est humide, marécageux, et il faut une parfaite connaissance des localités pour se guider sûrement au travers des forêts de saules dont elle est couverte. Une île, détachée de ce continent par la violence des eaux du Danube, y fait annexe un peu au-dessus du confluent.

Les Limigantes, sur l'appel de Constance, passèrent fièrement de notre côté du fleuve. Comme la suite le fit voir, ce n'était pas chez eux un acte de déférence; ils tenaient à montrer que l'aspect de notre force militaire ne leur imposait point. Ils nous bravaient par leur contenance, et semblaient exprimer qu'ils n'avaient voulu que refuser de plus près.
Constance pressentit ce qui pouvait arriver. Il divisa l'armée en plusieurs corps; et pendant que les barbares avançaient d'un air d'audace, il les fit envelopper avant qu'ils s'en fussent aperçus. Placé lui-même, avec une suite peu nombreuse, sur un tertre d'ailleurs bien entouré de sa garde, il tenta de les engager, par de douces paroles, à se montrer moins récalcitrants.

Ceux-ci se consultaient, et semblaient flotter entre divers partis. Mais tout à coup, cachant la violence sous la ruse, et pensant qu'un simulacre d'humilité serait un moyen avantageux d'en venir aux mains, ils jettent au loin devant eux leurs boucliers, puis s'avancent insensiblement pour les reprendre, espérant ainsi gagner du terrain vers nous sans qu'il y parût.
Cependant le temps marchait, et le jour déjà baissant conseillait de couper court à cette indécision. On lève les enseignes, et nos soldats abordent l'ennemi avec la fureur d'un incendie. De leur côté, les Limigantes serrent leurs rangs, et se précipitent en masse compacte vers le tertre où j'ai déjà dit que se tenait l'empereur, le menaçant du geste et de la voix.
L'indignation de l'armée éclate à cet excès d'audace: en un clin d'oeil elle adopte l'ordre de bataille triangulaire appelé, dans l'argot des soldats, tête de porc, fond sur l'ennemi, et le culbute. À la droite notre infanterie fait un grand carnage de leurs gens de pied, tandis qu'à la gauche nos escadrons enfoncent leur cavalerie.

La cohorte prétorienne préposée à la garde du prince avait d'abord vaillamment soutenu l'attaque; elle n'eut bientôt plus qu'à prendre à dos les fuyards. Les barbares montraient même en succombant un acharnement invincible, et leurs cris de rage disaient assez que le plus pénible pour eux n'était pas de mourir, mais de voir la joie de leurs vainqueurs. Outre les morts, le champ de bataille était jonché de malheureux à qui leurs jarrets coupés ôtaient le pouvoir de fuir, ou qui avaient perdu quelque membre, ou qui, épargnés par le fer, étouffaient, renversés sous des monceaux de cadavres. Tous souffraient en silence.

Nul, parmi tous ceux qui enduraient l'un de ces genres de torture, ne demanda quartier, ne rendit les armes, n'implora même le bienfait d'une mort plus prompte. Serrant encore le fer de leur main mourante, ils trouvaient moins de honte à succomber qu'à se déclarer vaincus. Le sort, murmuraient-ils, et non la bravoure, avait décidé de tout. Le massacre de tant d'ennemis prit à peine une demi-heure. On ne s'aperçut que par la victoire qu'il y avait eu combat.

Immédiatement après cette vigoureuse exécution sur la population armée, les familles de ceux qui avaient péri furent tirées hors des cabanes, sans distinction d'âge ni de sexe. Ce n'était plus l'orgueil superbe d'autrefois, on descendait alors aux soumissions les plus humiliantes. En un instant on ne vit plus que monceaux de cadavres et bandes de captifs.

L'ardeur de combattre, l'avidité du butin se réveillent alors dans la troupe; elle veut exterminer tout ce qui avait fui du champ de bataille, ou s'était tenu caché au fond des chaumières. Altéré du sang des barbares, le soldat court aux habitations, renverse leurs toits fragiles, et massacre tout ce qu'il y rencontre. Nul ne trouva d'abri dans sa maison, si solidement qu'elle fût construite.

Pour en finir on eut recours au feu, et tout refuge devint impossible. Alors il n'y eut plus que le choix de se laisser brûler ou de périr par le fer ennemi, en fuyant ce genre de supplice. Quelques-ans cependant, échappés au glaive et aux flammes, se jetèrent dans le fleuve voisin, comptant sur leur adresse à nager pour gagner l'autre rive. Ils se noyèrent pour la plupart, et nos traits en atteignirent un grand nombre. L'eau du vaste fleuve fut bientôt rouge du sang de ce peuple, que deux éléments semblaient conspirer à détruire avec le fer des vainqueurs.
On ne s'en tint pas encore là. Pour ôter aux barbares jusqu'à l'espérance d'avoir la vie sauve après l'incendie de leurs demeures et l'enlèvement de leurs familles, on rassembla tout ce qu'ils possédaient de barques, pour aller à la recherche de ceux que le fleuve séparait de nous.

Conduite avec mystère, une troupe de vélites y prit place, et pénétra par ce moyen dans les retraites des Sarmates. Ceux-ci, à la forme connue des embarcations, mues par des rameurs de leur pays, crurent d'abord n'avoir affaire qu'à des compatriotes; mais le fer des javelots, qui brillait, de loin, leur révéla l'approche de ce qu'ils redoutaient le plus. Ils s'enfuirent dans leurs marais, où ils furent suivis par nos soldats, qui en tuèrent an grand nombre, et, dans cette occasion, surent combattre et vaincre sur un sol où il semblait qu'on ne pût pas même tenir pied.

Les Acimicences (c'était le nom de cette tribu) totalement détruits ou dispersés, on marcha sans délai contre les Pincences, ainsi nommés de la contrée qu'ils avoisinent. Ceux-ci n'ignoraient pas le désastre de leurs compatriotes, mais la nouvelle n'avait fait qu'augmenter leur sécurité. Cette peuplade était dispersée sur un vaste territoire, où il nous eût été difficile de l'aller chercher, dans l'ignorance où nous étions des routes. On emprunta donc pour la dompter le secours des Taïfales et des Sarmates libres.

Le plan d'opération fut réglé d'après les positions respectives, nos troupes attaquant l'ennemi par la Mésie, et nos alliés occupant chacun la partie de la contrée qui lui faisait face.

Les Limigantes, tout consternés qu'ils étaient des terribles leçons données à leurs compatriotes, se demandaient encore s'ils devaient recourir aux armes ou à la prière. Ils avaient tout lieu cependant, après ce qui s'était passé, de savoir à quoi s'en tenir sur l'alternative. Enfin, dans un conseil des vieillards, la résolution de se rendre prévalut, et à la gloire des triomphes précédents vint s'ajouter la soumission d'ennemis qui devaient la liberté â leur courage. Le peu qui en restait, dédaignant de se rendre à d'anciens maîtres qu'ils regardaient comme au-dessous d'eux, vinrent en suppliants courber le front devant des hommes qu'ils reconnaissaient pour leurs supérieurs.

Presque tous, avec notre foi pour garant, quittèrent l'asile inexpugnable de leurs montagnes, et se rendirent au camp romain, d'où ils furent dispersés au loin dans une vaste contrée, emmenant avec eux leurs vieillards, leurs femmes, leurs enfants, et le peu de ce qu'ils possédaient, dont un départ si précipité leur permit le transport.

Ces mêmes hommes, qui semblaient ne devoir abandonner leur pays qu'avec la vie, au temps où ils appelaient liberté ce qui n'était qu'une démence effrénée, se résignaient ainsi à obéir, et acceptaient un établissement paisible, assurés désormais contre les maux de la guerre et ceux de l'émigration. Ils vécurent quelque temps en paix dans cette condition, qui les satisfaisait en apparence; mais leur férocité naturelle, prenant bientôt le dessus, les poussa, par des forfaits nouveaux, à mériter enfin leur destruction entière.

L'empereur couronna cette série de succès en donnant à l'Illyrie un double gage de sécurité. L'idée lui en appartenait, et il eut l'honneur de l'accomplir. Ce fut la rentrée en possession de son pays d'un peuple d'exilés, dont le caractère mobile pouvait à la vérité inspirer quelques craintes, mais dont il était en droit d'attendre plus de circonspection à l'avenir. Et, pour rehausser encore ce bienfait, il lui donna pour roi, non pas un inconnu, mais l'homme de son choix, un prince du sang royal, non moins remarquable par ses avantages extérieurs que par les qualités de son esprit.

Cette conduite, aussi pleine d'adresse que de bonheur, releva le caractère de Constance aux yeux de l'armée, qui d'une voix unanime lui décerna pour la seconde fois le titre de Sarmatique, du nom des peuples qu'il avait subjugués. Le prince, au moment de son départ, fit assembler les cohortes, les centuries et les manipules; puis, montant sur son tribunal, entouré des principaux chefs de l'armée, il lui adressa ces paroles, bien faites pour produire sur elle une favorable impression :

"Fidèles soutiens de la puissance romaine, les souvenirs de gloire, je le sais, sont pour les coeurs courageux la plus douce des jouissances. Je veux donc, puisque la protection d'en haut nous a donné la victoire, passer en revue devant vous, sans que la modestie en soit blessée, ce que chacun de nous a fait avant la bataille et pendant la chaleur de l'action. Quoi de plus légitime, en effet, de moins suspect aux yeux de la postérité, que ce loyal témoignage que se rendent à eux-mêmes, après le succès, et le soldat de sa bravoure, et le chef de sa bonne direction?

L'ennemi déchaîné désolait l'Illyrie, et, dans sa jactance effrénée, insultant à notre absence, commandée par le salut de l'Italie et de la Gaule, il étendait bientôt ses ravages jusqu'au- delà de nos frontières. S'abandonnant sur des troncs d'arbres creusés, il franchissait ainsi les fleuves, ou les passait à gué. Mal armé, sans force réelle, et incapable de lutter contre une troupe régulière, il s'était fait craindre de tout temps par l'audace de ses brigandages imprévus, et son adresse singulière à se rendre insaisissable. Trop éloignés du théâtre du mal, nous avons dû longtemps nous en reposer sur nos généraux du soin d'en réprimer l'excès; mais il s'est accru par l'impunité jusqu'à devenir une sorte de dévastation organisée de nos provinces. C'est alors qu'après avoir fortifié les accès de la Rhétie, pourvu d'une manière efficace à la sûreté des provinces de la Gaule, tranquilles désormais sur nos arrières, nous sommes venus, avec l'aide de Dieu, rétablir l'ordre dans les Pannonies. Tout était prêt, vous le savez, dès avant la fin du printemps, pour aborder de front les difficultés d'une telle campagne. Et d'abord il a fallu protéger contre un orage de traits la construction des ponts qui nous étaient nécessaires. Cet obstacle est bientôt vaincu, et déjà nous foulons du pied le sol ennemi. Une partie des Sarmates s'obstine à combattre; il nous en a peu coûté pour lui faire mordre la poussière. Les Quades, qui prétendent les secourir, viennent avec la même fureur fondre sur nos braves légions, et sont pareillement écrasés. Enfin, des pertes énormes essuyées, soit en fuyant devant nos coups, soit en s'efforçant de nous faire tête, leur ont donné la mesure de la valeur romaine. Ils ont compris que pour eux l'unique voie de salut était la prière. Ils ont mis bas les armes, offert aux liens de l'esclavage ces mains qui avaient tenu le fer, et sont venus se jeter aux pieds de votre empereur, implorant la clémence de celui. dont ils avaient éprouvé la fortune dans les batailles.

Débarrassés de ces ennemis, nous avons abattu non moins glorieusement les Limigantes. Un grand nombre de leurs guerriers est tombé sous nos coups; le reste a cherché contre la mort un refuge dans ses marécages.

Notre triomphe était complet: c'était le tour de la clémence. Les Limigantes ont été forcés d'émigrer assez loin pour ne pouvoir désormais rien entreprendre contre nous. À cette condition, nous avons fait grâce au plus grand nombre. Zizaïs, un allié fidèle et dévoué, va régner sur les Sarmates libres. Ils auront un roi de notre main; c'est mieux que de leur en ôter un; et, ce qui ajoute à l'éclat de son avènement, c'est qu'il est l'homme du choix de ses peuples, le chef qu'eux-mêmes ils avaient élu.

Cette seule campagne aura produit quatre résultats heureux, pour vous, pour moi, et pour la chose publique. Justice a été faite des plus dangereux de tous les brigands, voilà pour l'État. Une multitude de captifs vous est échue en partage; et pour des braves c'est déjà beaucoup de la récompense conquise par leurs sueurs et par leurs exploits.

Mais il me reste encore dans mon trésor d'amples moyens de m'acquitter envers vous. Quant à moi, j'ai réussi, par mes veilles et mes efforts, à assurer à tous mes sujets l'intégrité de leur patrimoine. C'est où tendent tous les voeux, où se résume toute l'ambition d'un bon prince.
Enfin j'ai personnellement reçu ma part des dépouilles, dans cette glorieuse réitération du nom de Sarmatique, que vous m'avez unanimement, et, j'ose le dire, justement décerné."

Des acclamations extraordinaires accueillirent la fin de ce discours; et le soldat, dont l'enthousiasme s'enflammait par la promesse de récompenses ultérieures, regagna ses tentes en prenant, suivant la formule consacrée, le ciel à témoin que Constance était invincible. De retour au quartier impérial, le prince y prit deux jours de repos, et revint à Sirmium dans tout l'appareil d'une pompe triomphale. L'armée ensuite rentra dans ses cantonnements.


- Repoussés des frontières immédiates, les Sarmates ne tardent pas à revenir à l'attaque, dès l'année suivante. Ecoutons, à nouveau, Ammiens Marcellin : 

Malgré tous ses sujets d'inquiétude, Constance hivernait tranquillement à Sirmium, quand son repos fut troublé par une nouvelle des plus alarmantes. Ces Sarmates Limigantes, usurpateurs, ainsi que nous l'avons dit, du domaine héréditaire de leurs maîtres, et que la politique romaine avait, une année auparavant, relégués au loin pour les mettre hors d'état de nuire, venaient de donner une preuve nouvelle de leur inquiète disposition. Ils s'étaient éloignés peu à peu des régions qu'on leur avait assignées pour demeure, et déjà se montraient sur nos frontières, se livrant à leurs habitudes de rapine avec un redoublement d'audace qu'il était urgent de réprimer.

L'empereur comprit que tout retardement ne ferait qu'accroître leur insolence. Il réunit à la hâte ce qu'il avait de meilleures troupes, et se mit en campagne aux premiers jours du printemps. Il avait deux grands motifs de confiance d'un côté, la cupidité du soldat, exaltée par les riches dépouilles remportées de la guerre précédente, lui était garante de nouveaux efforts dans celle qui allait s'ouvrir; et l'armée, de l'autre, se trouvait, grâce aux soins d'Anatolius, préfet d'Illyrie, pourvue à l'avance de toutes choses, sans recourir à aucun moyen vexatoire.

Il est constant, en effet, que nulle autre administration, avant la sienne, n'avait répandu autant de bienfaits sur nos provinces du nord. Corrigeant les abus d'une main ferme à la fois et prudente, Anatolius avait pris, avec un courage qui l'honore, l'initiative d'une réduction des impôts. Il allégea la charge énorme des transports publics, qui rendit tant de maisons désertes, ainsi que les contributions sur les personnes et les biens: c'était assoupir bien des germes d'irritation et de plaintes. Enfin tout ce pays aujourd'hui serait heureux et paisible, si plus tard, et sous les noms les plus abhorrés, le régime d'exaction n'était venu à reparaître, aggravé comme à l'envi par les agents de la perception, et par les contribuables, répartiteurs eux-mêmes: ceux-ci cherchant, par l'exagération de leurs offres, à se faire bien venir près des puissances; ceux-là ne voyant que dans la ruine de tous le moyen de s'assurer le fruit de leurs rapines. À l'état de prospérité on vit bientôt succéder les expropriations et les suicides.

Pressé de couper court aux maux de l'invasion, l'empereur partit donc à la tête d'une force imposante, et se porta vers cette fraction de la Pannonie, récemment constituée en province distincte sous Dioclétien, et qui, en l'honneur de sa fille, a reçu le nom de Valérie. Là sa tente fut plantée sur les bords de l'Ister; et il se mit à observer les mouvements des barbares. Ceux-ci s'étaient flattés de devancer sa marche en Pannonie, et, en pénétrant dans le pays au coeur de l'hiver sous le prétexte de l'alliance, de la ravager d'un coup de main, pendant que la glace du fleuve, résistant aux premières influences du printemps, ne permettait que difficilement à nos troupes de tenir campagne.

Constance commença par députer aux Limigantes deux tribuns accompagnés chacun d'un interprète, pour leur demander sans aigreur à quel propos ces courses vagabondes, et cette violation du territoire au mépris des traités, au mépris d'une paix implorée et jurée.

Ce message leur imposa. Ils s'épuisèrent d'abord en vains prétextes, et finirent par demander grâce, implorant, avec l'oubli de ce nouveau tort, la permission de passer le fleuve, et de venir exposer à l'empereur le tableau de leurs misères. Ils étaient prêts, s'il le trouvait bon, à s'aller fixer dans quelque district lointain de la circonscription de l'empire, désormais voués au culte de la paix comme à celui d'une divinité bienfaisante, et acceptant le titre et la condition de sujets.

Ces propositions, rapportées à Constance par les tribuns, comblèrent son coeur de la joie la plus vive. Il se voyait, sans conflit, débarrassé d'une de ses préoccupations les plus sérieuses. Le sentiment de l'avarice, fomenté par les cris de sa cohorte de flatteurs, trouvait aussi son compte à cet arrangement. C'était en finir, disait-on, avec la guerre extérieure; la paix allait être assurée partout; on y gagnait un accroissement de population considérable, un vigoureux séminaire de recrutement; enfin un soulagement pour les provinces, toujours empressées, par une transaction trop souvent préjudiciable à la chose publique, de racheter au prix de l'or l'impôt du sang.

Constance campa près d'Acimincum, et y fit élever un tertre en forme de tribunal. Un certain nombre de barques, montées d'hommes armés à la légère, dut se tenir en observation aussi près que possible du rivage, afin de prendre à dos les barbares, à la moindre démonstration hostile. C'était un conseil de l'ingénieur Innocentius, qui eut le commandement de ce parti.

Ces dispositions n'échappèrent pas aux Limigantes; mais ils n'en gardèrent pas moins leur attitude de suppliants, qui servait de masque à des intentions d'une autre nature.
L'empereur méditait l'allocution la plus adoucie; et se préparait à les traiter en hommes qui se repentent, quand l'un d'eux tout à coup lance avec fureur sa chaussure contre le tribunal, en vociférant le mot "Marha, Marha", qui est leur cri de guerre. Toute la multitude, à ce signal, redresse ses enseignes, et se précipite vers le prince avec des hurlements de bêtes féroces.
Lui, qui de sa position dominante vit ce formidable tourbillon se répandre par toute la plaine, et toutes ces épées, tous ces dards se tourner contre lui, jugea qu'il n'y avait pas un moment à perdre, et, profitant de la presse pour cacher son rang, s'élança sur un cheval, et s'enfuit à toute bride.

Le faible groupe qui le défendait fut taillé en pièces, ou culbuté et foulé aux pieds par les masses auxquelles il essaya de faire tête. Le siége impérial et le coussin de brocard qui le couvrait furent à l'instant mis en morceaux.

Le bruit aussitôt se répand que l'empereur a failli périr, et que sa vie est encore menacée. L'ardeur du soldat, qui ne le savait pas hors de danger, s'exalte à l'idée de sauver son prince. Il pousse des cris de rage, et, à peine armé (car on était pris à l'improviste), fond sur l'ennemi, qui se bat en désespéré.

Impatients de venger sur ces traîtres l'affront fait à leur empereur, les nôtres ne firent aucun quartier: morts, mourants ou sans blessures, tout fut foulé aux pieds; il ne fallut pas moins que des monceaux de cadavres pour assouvir leur courroux.

Les Limigantes furent tous tués sur la place, ou dispersés au loin encore, parmi ces derniers, ceux qui fondèrent un vain espoir sur leurs prières n'en furent pas moins percés de coups. La retraite ne sonna qu'après leur destruction complète. On put alors reconnaître nos pertes, qui étaient peu considérables. Nous n'avions à regretter que ceux des nôtres qu'avait surpris le premier choc, ou qui étaient tombés victimes de leur précipitation à s'exposer à demi nus.

Le coup le plus sensible pour nous fut la mort du tribun des scutaires Cella, qui s'était, dès le commencement de l'action, jeté au milieu des Sarmates.

Constance, par cette vigoureuse exécution, tirait vengeance d'un ennemi perfide, et assurait l'intégrité de nos frontières. Il revint ensuite à Sirmium, d'où il se rendit à Constantinople, après avoir pris à la hâte les mesures commandées par l'état critique des affaires. Placé là presque au seuil de l'Orient, il se trouvait à portée de remédier au désastre d'Amida et de recruter son armée, pour opposer enfin une force égale aux armements du roi de Perse; car, à moins que la Providence n'intervînt pour nous par quelque diversion sérieuse, ce dernier allait indubitablement reporter la guerre en Mésopotamie et au- delà.
 
Che Khan, votre humble serviteur

Les Sarmates

   
Les Sarmates sont un peuple nomade mentionné pour la première fois au Ve siècle avant, notre ère, par Hérodote et, par Hippocrate. Les diverses tribus des 
Sarmates occuppaient, au Nord du Pont-Euxin (mer Noire), d'immenses territoires, depuis la Vistule et la Baltique, jusqu'à la mer Caspienne, et au delà. On distinguait cette vaste contrée en Sarmatie occidentale on européenne, et en Sarmatie orientale on asiatique. Une tradition fabuleuse fait naître les Sarntates ou Sauromates du commerce des Scythes avec les Amazones : cette tradition a peut-être son origine dans la coutume qu'avaient les femmes Sarmates d'accompagner leur mari à la guerre. Les Sarmates sont, en tout cas, de même origine que les Scythes : il s'agissait de peuples parlant de langues iraniennes. Hippocrate, puis Ammien Marcellin, représentent les Sarmates comme un peuple de petite taille, basané, trapu, chargé de graisse, d'une complexion molle. 

Les Sarmates s'unirent aux Scythes contre les Perses de Darius. Ils furent Plus tard les alliés de Mithridate. Au temps d'Auguste, ils s'étendirent jusqu'aux embouchures du Danube : et l'une de leurs tribus principales, colle des Roxolans, se fixa entre le Danube et le Don. Une autre tribu de Sarmates, les lazyges, franchit les Carpates et, se répandit, au Ier siècle de l'ère chrétienne, dans les contrées arrosées par la Danube et la Theiss. Une division nouvelle s'opéra bientôt parmi ces Sarmtates Iazyges; une révolte de leurs esclaves divisa cette nation en deux parties, les Sarmates royaux, et les Sarmates laboureurs.

Constantin Ie Grand accueillit près de 300.000 Sarmates royaux, expulsés de leur territoire par leurs adversaires. Deux générations plus tard, la plupart des Sarmates, qui étaient restés jusque-là indépendants, furent soumis et absorbés par les Huns.(NLI).

Les Sarmates (Sauromates)
 

 

 

Origine et expansion

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Cerf samarte (IVe siècle av. J.-C.).

Peuple nomade apparenté aux Scythes qui vivait autour de la Volga et dans la steppe au sud de l’Oural. Du VIe au IVe siècle av. J.-C., les Sauromates coexistèrent pacifiquement avec leurs cousins Scythes. Ils participèrent même à leurs côtés à la guerre contre Darius Ier au Ve siècle. Puis, ils firent irruption au-delà du Don, au nord du Caucase et de la Mer Noire à partir du IVesiècle où ils supplantèrent les Scythes au IIIe siècle av. J.-C.

Les Sauromates jouèrent sous le nom de Sarmates, un grand rôle à partir du Ier siècle av. J.-C. Il s’agit alors d’une coalition de quatre tribus composés des Iazyges, des Urges, des Scythes Royaux et des Roxolanes. Les Iazyges, originaires des rivages de la mer d’Azov s’installèrent sur la rive nord du Danube puis en Hongrie actuelle, vers 50 apr. J.-C. Les Urges vivaient sur les bords du Dniepr au sud de Kiev. Les Scythes Royaux, établis dans le sud de l’Ukraine, constituaient la tribu la plus importante. Les Roxelanes vivaient initialement dans l’espace compris entre le Don et le Dniepr puis remplacèrent les Iazyges sur les bords du Danube. Au Ier siècle apr. J.-C., l’une de ces tribus, celles des Alains assura sa domination sur le reste du groupe. Marc-Aurèle guerroya contre les Iazyges qu’il défit en 175. Face à l’invasion des Huns au IVe siècle apr. J.-C., une partie d’entre eux s’enfuit jusqu’en Espagne, le reste fut assimilé par les conquérants et participa à l’attaque de l’empire romain.

Le peuple des Amazones ?

Selon Hérodote, les Sauromates descendaient de Scythes qui se seraient accouplés avec des Amazones. La légende des Amazones est d’ailleurs peut-être née de la place originale tenue par les femmes Sauromates dans la société. Les femmes Sauromates participaient en effet à la guerre et à la chasse à cheval au même titre que les hommes. Une fille ne pouvait se marier tant qu’elle n’avait pas tué un homme à la guerre. Les Scythes appelaient les femmes sauromates les seigneurs des hommes.

Les découvertes archéologiques confirment le rang social et leur rôle militaire tenus par les femmes sauromates dans leur société. De multiples tombes féminines ont été retrouvées : elles contenaient effectivement des armes et étaient richement remplies.

Une culture originale

Outre la place tenue par les femmes dans la société, les Sauromates se distinguaient des Scythes par des coutumes funéraires différentes. Les défunts étaient inhumés dans des niches, des catacombes où des puits à rebords où le corps était orienté au sud. A l’époque tardive, on peut observer deux pratiques culturelles caractéristiques : l’élongation du crâne, sans doute pratiquée dès le plus jeune âge, et la prédominance de l’orientation nord des défunts.

Les tombes sauromates ont livré de grandes quantités d’armes, la société sauromate était vraisemblablement très militarisée. Ce sont les Sauromates qui inventèrent l’étrier. Ils disposaient d’unités de cavalerie lourde qui supplantèrent la cavalerie légère des Scythes. Les épées, les miroirs en bronze, la décoration et le style de la poterie présentaient aussi des particularités.


 

Sarmates, Taifales, Marcomans et autres migrants

À la fin du IVè siècle et au début du Vè, l’Empire romain a été confronté à un vaste mouvement migratoire venu de l’Est et initié par les Huns : ce furent ce qu’on appelle les invasions barbares. L’Empire, sans doute trop vaste et déjà sur le déclin, n’a pu ni protéger ses frontières ni intégrer ces nouveaux peuples. Mais l’administration romaine a finalement tenu le choc : ces différents peuples ont pu se créer des royaumes dans des frontières déjà établies et sur des fondations administratives existantes. C’est ainsi que naquit par exemple le royaume des Goths en Italie.

Carte - Les invasions barbares

Tout le monde  connaît peu ou prou les Goths, les Vandales, les Francs et les Germains. Mais ils ne sont pas les seuls à être venus nous rendre visite. Un moyen de découvrir le nom de ces peuples est de retrouver les toponymes qui en portent les noms. *

Les Goths, Goti en latin, étaient présents à coup sûr à Gueux ( Marne, Gothi en 850), àGouts ( Landes, Goti au Xè siècle), à Goutz et Goux ( Gers), à Gout-Rossignol(Dordogne) et à Goux-les-Usiers ( Doubs). Goudourville (Tarn-et-Garonne) signale aussi un établissement goth. Le nom des Goths signifierait « verseur ( de semence) » donc « homme ». Bien qu’ils y soient à coup sûr passés, il ne reste aucune trace de Goths à Millau.

Les Vandales qui ont traversé notre pays ont laissé une trace de leur passage à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) au lieu-dit  Gandalou ( castello quod vocant Vuandalors, 961) ainsi qu’à Beddes (Cher) au lieu-dit  Vandalou.

Les Alamans s’étaient installés à Allemant (Aisne, Marne), Allemans (Dordogne),Allemans-sur-Dropt (Lot-et-G.), et aux Allemands (Doubs, aujourd’hui Les Alliés). Suffixé en -isca, leur nom se retrouve dans Allemanche-Launay-et-Soyer ( Marne) etAlmenêches ( Orne, Almanniscus en 1025)

Les Germains se retrouvent à Germaine (Aisne et Cher) et Germaines (Hte-M.) ainsi qu’à Germainvilliers ( Hte-M.) et Germaincourt (Somme).

Les Saxons, dits les Saisnes au Moyen-Âge, ont sans doute laissé leu nom à Soissons-sur-Nacey (C.-d’Or) qui s’appelait Saissims au XIIè siècle ainsi qu’à Sissonne (Aisne,Sessonia en 1107)

Ces cinq ethnies portent des noms connus de tous comme sont connus les Francs, les Angles, les Bretons et d’autres qui feront l’objet d’un prochain billet. Je vous propose maintenant trois  peuples « barbares » beaucoup moins connus — en tout cas de moi.
 

Les Marcomans, dont le nom rappellera quelque chose à ceux qui ont gardé un souvenir suffisamment précis  de La Guerre des Gaules de César puisqu’il les y mentionne, étaient un peuple germanique dont une partie, fuyant l’avancée des Huns, est arrivée et s’est implantée en Gaule. On retrouve leur nom, Marcomania, à Marmagne ( Cher, C.-d’Or, et S.-et-L.) et à Marmeaux (Yonne) et dans quelques micro-toponymes comme Marmogne à Sandillon (Loiret, Marcomanian en 990) ou Marmagne à Saint-Martin-de-Lamps (Indre). Le seul problème est qu’aucun document, ni romain ni plus tardif, ne nous est parvenu pour attester un quelconque établissement marcoman en Gaule et qu’aucune fouille n’en a encore fait la démonstration. C’est la raison pour laquelle certains (comme Gérard Taverdet)  proposent pour ces noms une origine celtique *Marco-man-ia : si marco, « marécage » et le suffixe -ia sont bien attestés en gaulois, il reste toutefois à expliquer le -man- 

Les Taifales, (ou Taïfales, bien que rien ne justifie ce tréma ) un peuple gothique de guerriers qui s’est établi dans l’Ouest et le Sud-Ouest de notre pays, étaient nommésTeifalus ou Theofali et, au Vè siècle,  Taifali  était déjà un  gentilé connu. Ils peuvent s’enorgueillir, comme les Francs, les Angles ou les Vascons, d’avoir donné leur nom à une région entière: une partie de l’ancien diocèse de Poitiers (Vienne) porte en effet leur nom depuis le haut Moyen-Âge, le Tiffauges ( Teofalgicus pagus en  848 ), dont le chef-lieu est justement Tiffauges en Vendée. On retrouve aussi leur nom à Touffailles(Tarn-et-G.) et au lieu-dit La Tiffaille à Verrue (Vienne).

Cavalier sarmate

Cavalier sarmate

Les Sarmatesun peuplescythique né entre le Don et l’Oural puis établi sur les rives de la mer Noire, avaient obtenu des Romains le statut defédérés : ils pouvaient résider dans l’Empire contre service militaire. Leur nom,  issu deSauromate que leur avait donné Hérodote, pourrait signifier « couverts de peaux de lézards », une référence à leur armure écailleuse. Ils ont laissé leur souvenir dans de nombreux toponymes : Sermaise (Essonne, M.-et-L.), Sermaize (Oise),Sermaize-les-Bains (Marne), Sermoise (Aisne), Sermoise-sur-Loire (Nièvre), Salmaise(C.-d’Or) et Sermesse ( Saône-et-L) et dans une multitude de  micro-toponymes. L’origine de ces noms d’après l’ethnie des Sarmates est aujourd’hui contestée par un auteur ( Michel Roblin) qui y voit plutôt  une évolution de salimuria, « saumure, eau salée » ayant désigné des terres saumâtres. La vérité est sans doute, comme souvent, entre les deux: certains sont issus des Sarmates, d’autres des terres saumâtres. Les géologues devraient être invités à donner leur avis.

 

*Je restreins volontairement ma liste aux noms de communes et de quelques lieux-dits. Y inclure les noms de tous les lieux-dits, hameaux, quartiers, etc. serait bien trop indigeste.

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9 commentaires à Sarmates, Taifales, Marcomans et autres migrants

  1. On disait aussi (classe de géo je crois): Les ostrogoths et les wisigoths. Je ne les vois pas sur ce billet. Pour les scythes et al. la meilleure référence reste Iaroslav Lebedinski.
    Plein de bisous à tous.
    La mer

    Rédigé par : la mer | le 9 mai 2013 à 14 h 17 min | |
  2. Pas d’avars ni avares non plus ? 😉

    Rédigé par : zerbinette | le 9 mai 2013 à 16 h 20 min | |
  3. A-t-on pu entendre en son temps la sommation “Go home, go Goths!” ?

    Hein ? quoi ? “Goths” ça se prononce “go” ? Pfff… quels barbares !!

  4. Vous avez osé : Bien qu’ils y soient à coup sûr passés, il ne reste aucune trace de Goths à Millau

    Alors j’ose aussi : Peu importe la présence ou non du tréma, car les Taifales n’attachaient pas grande importance à l’orthographe.
    Voilà en tout cas un billet « au poil ».

    Rédigé par : Jacques C | le 9 mai 2013 à 23 h 36 min | |
  5. Euh, Leveto, des barbares semblent avoir emporté un commentaire que j’avais laissé ici hier (laissé sans surveillance je dois l’avouer, mea culpa).

  6. Bonjour leveto,
    Et Saxon-Sion en Meurthe&Moselle, « colline inspirée » de Barrès, c’est un oubli ou bien est-ce une facétie étymologique ?

    Rédigé par : Gus | le 10 mai 2013 à 12 h 49 min | |
  7. La mer : quelle surprise et quel plaisir de vous lire ! Où étiez-vous donc passé ?
    Gus : Saxon-Sion s’appelait Saisons en 1174 et le doute est permis à propos de son étymologie — selon les spécialistes : une origine d’après l’ethnique Saxones, « Saisnes » comme pour Sissone ou bien une origine selon le nom propre latin Saxiuset suffixe -onem.

    Rédigé par : leveto | le 10 mai 2013 à 20 h 55 min | |
  8. Je vous signale un ancien Allemand aux portes de Caen (orthographe non garantie) rebaptisé Fleury-sur-Orne au début de la 1e Guerre mondiale.

    Rédigé par : Morave | le 21 juillet 2013 à 17 h 47 min | |
  9. On devrait toujours vérifier, plutôt que de fier à sa mémoire: Fleury s’appelait Allemagne (Alemannia au XIe siècle) jusqu’en 1916 (Wiki).

    Les Sarmates, amazones et lanciers cuirassés entre Oural et Danube, de Iaroslav Lebedynsky

     
    Source : La Nouvelle Revue d’Histoire n°3, novembre-décembre 2002. Pour retrouver ce numéro,rendez-vous sur la e-boutique en cliquant ici.

    Les scènes de combat de la colonne Trajane, célébrant les campagnes de Rome contre les Daces, immortalisent dans la pierre de farouches guerriers cuirassés auxquels l’historiographie occidentale réserve une place trop modeste.

    Les Sarmates, amazones et lanciers cuirassés entre Oural et Danube, de Iaroslav Lebedynsky

    Les Sarmates, amazones et lanciers cuirassés entre Oural et Danube, de Iaroslav Lebedynsky

    Apparentés aux Scythes, et au vaste ensemble des peuples nomades iranophones, donc indo-européens, les Sarmates remplacèrent les premiers à partir du ive siècle avant J.-C. dans les steppes de la Russie méridionale. Dominant au début de notre ère la grande plaine entre Danube et l’Oural, leur culture pastorale et martiale faisait une place d’honneur aux femmes jusque dans les activités guerrières. Ce dernier point corrobore les dires d’Hérodote et fonde les traditions légendaires des amazones.

    Constituée de plusieurs grands groupes, la confédération sarmate a joué pendant plus de mille ans un rôle politique et militaire de premier plan en Europe centrale et orientale. L’usage d’une cavalerie lourde de lanciers cuirassiers (cataphractaires) par ces « blonds Sarmates » fut une source d’inspiration pour les Germains orientaux et l’armée romaine.

    Déjà auteur d’ouvrages sur les Scythes et les Alains, Iaroslav Lebedynsky offre ici une synthèse remarquablement documentée. On y découvre que le souvenir des Sarmates tint le rôle de véritable idéologie « nationale » pour la « république » nobiliaire polono-lituanienne entre XVe et XVIIIe siècles.


     

     

 

La Sarmatie, territoires incertains et peuples mythiques

La Sarmatie a rapport à l’histoire, à l’archéologie et aux mythes fondateurs. Pour Strabon, il s’agit de « nations innombrables » nomades sur des territoires géographiquement mal définis entre Europe et Asie. L’archéologie a retrouvé des traces de cet « Empire des steppes » (R. Grousset) qui était tout sauf un empire organisé. Contrairement aux Scythes, la littérature antique est pauvre à ce sujet. Il s’agit de peuplades composées de guerriers, auxquels se joignent de commerçants et des artisans experts dans l’art du métal. Dans cette société, la femme a un rôle important, outre ses fonctions naturelles : elle est guerrière, mais aussi dotée de pouvoirs politiques et religieux. On pense aux Amazones décrites par Hérodote. Les cavaliers sarmates sont redoutés des Romains qui les intègrent ensuite dans leurs armées ; leurs cuirasses métalliques, leurs bannières au vent imitant les dragons sont là pour effrayer l’ennemi : c’est ainsi que les décrit Arrien pour la période précédente. L’art sarmate animalier et symbolique (armes, miroirs, etc.) est connu par l’archéologie. Il y aussi un « or » des Sarmates (exposition de 1995). On situe donc l’apogée des Sarmates, à la suite des Scythes et avant les invasions des Huns au deuxième siècle de notre ère, et leurs territoire d’errance semble aller de la Baltique a la mer Noire. Ovide, exilé par Auguste sur les rives du Pont-Euxin (la mer Noire) dans la Roumanie actuelle, évoque dans un poème des _Tristes_ (V, 7) la sauvagerie et la férocité des Sarmates : la pureté de sa langue latine s’ensauvage de termes barbares… A la fin du Moyen Âge, le mythe sarmate apparaît en Pologne. En 1555, Kromer voit dans la Pologne une origine sarmate contre l’avis de Miechowa (1517) qui distinguait les Polonais des Scythes et des Sarmates pour en faire des Européens (catholiques) contre les Moscovites soupçonnés de vouloir établir la troisième Jérusalem orthodoxe. L’identité sarmate est curieusement évoquée en latin, la langue de Rome, pour justifier un patriotisme religieux qui sépare les Sarmates des Slaves. La noblesse polonaise voit dans les Sarmates sa propre origine, différente de celle du peuple : le système de la Diète, le _liberum veto_ (loi de l’unanimité), l’élection du roi, ses propres privilèges sont justifiés par le mythe des traditions sarmates. On réinvente des traditions, comme le costume sarmate (inspiré des vêtements persans et turcs réels…) et l’habitude de se raser le crâne : les nobles se font peindre dans cet accoutrement. Les Lumières vont se trouver en porte à faux avec cette idéologie. Le théâtre polonais du XVIIIe siècle critique à l’occasion le sarmatisme (Rzewuski inspiré d’Hauteroche). Mais les trois partages (1772, 1793 et 1795), qui vont faire disparaître la Pologne dévorée par la Russie, l’Autriche et la Prusse, amènent une revalorisation du sarmatisme. La Confédération de Bar, révolte de la noblesse contre le roi réformateur et pro-russe Stanislas-Auguste Poniatowsli (voir la thèse de Jean Fabre) favorise cette renaissance, à laquelle s’associe Jean-Jacques Rousseau sollicité par les confédérés de proposer une constitution à la Pologne… Après la disparition pour plus d’un siècle de la Pologne comme état souverain, le sarmatisme sera associé à la nostalgie d’un âge d’or (W. Pol). Vont alors renaître les théories des confins visant à distinguer une Pologne européenne des ennemis aux frontières : Tatares, Turcs, Russes… En France, la Pologne apparaît vraiment dans l’imaginaire des représentations des peuples avec l’élection en 1573 de Henri de Valois, futur Henri III, au trône de Pologne. Toute une littérature hagiographique se déchaîne. La même année, Blaise de Vigenère adapte Kromer en français. Jean Bodin voit dans le système politique polonais un intéressant modèle. Mais d’aucuns comme André Thevet évoquent les monstres qui rodent dans la « mer Sarmatique » (Baltique), et l’évêque de Valence, Monluc, le poète Desportes, qui a accompagné le roi en Pologne, Ronsard lui-même témoignent de leur désillusion. Le huguenot Agrippa d’Aubigné est, lui, favorable aux Polonais qui ont su éviter les guerres civiles entre sectateurs des diverses religions. Au XVIIe siècle, deux reines françaises règnent sur la Pologne. Il y une mode sarmate, que l’on retrouve dans l’œuvre de Jean-Pierre Camus (_L’Iphigène_), de Jobert (_Balde, reine des sarmates_) ou au théâtre : Gilet de la Tessonerie, Hauteroche,et surtout le _ Venceslas_ de Rotrou qui bénéficiera d’un succès durable jusqu’au siècle suivant. Au siècle des Lumières, l’ambivalence du Sarmatisme s’accentue de nouveau. L’article _Pologne_ du chevalier de Jaucourt dans l’_Encyclopédie_ (1765) est très critique et oppose l’instinct sauvage de la nation aux peuples policés de l’Ouest. De son côté, Voltaire ne voit dans le sarmatisme qu’anachronisme mâtiné de superstitions catholiques. Au contraire de Rousseau comme on l’a dit ou de Marat qui exalte la résistance des Sarmates pour défendre leur liberté ; Mably y associe le patriotisme républicain. Les relations de voyages ne sont pas exemptes de cette mythification. Si au XVIe siècle et encore largement au siècle suivant, les relations de voyages faits dans un cadre officiel dominent et apportent peu, la relation du jeune Jean-François Regnard dans la seconde moitié du siècle prouve un regard plus original : s’il admire l’harnachement à la sarmate des hussards polonais, il n’en remarque pas moins le servage dans lequel la noblesse polonaise maintient l’essentiel d’une population composée de paysans. Si l’on prend deux exemples seulement dans la vaste littérature des voyages en Pologne du XVIIIe siècle (Michel Marty, Voyageurs français en Pologne durant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Écriture, Lumières et altérité, Paris, Honoré Champion, 2004, 384 p.), on remarque que, pour l’ex-jésuite Vautrin devenu précepteur en Pologne, ce pays est d’abord celui de l’exil, il critique les aspects sociaux du sarmatisme et la généalogie mythique des origines sarmates des Polonais qu’il lie plutôt à celles des Russes…Le marquis de Caraccioli, lui aussi précepteur, fait au contraire l’éloge de la liberté polonaise. Le XIXe siècle sera celui de la Pologne martyre dans l’esprit de l’intelligentsia française. Les insurrections (écrasées) de 1831, 1861 soulèvent l’enthousiasme d’écrivains comme Hugo, Maupassant, voire la comtesse de Ségur. Au XXe siècle, le titre même de l’ouvrage de Pierre Dumeril _Chez nos amis les Sarmates, voyage à travers la Pologne moderne _ est largement oxymorique… Du topos sarmate combiné à la nostalgie et au sentiment des confins naît un composé qui semble survivre entre Baltique et mer Noire.

La Sarmatie

Eléments de bibliographie

I - L’archéologie, l’histoire et le mythe

Grousset, René, L’Empire des steppes, Paris, Payot, 1976 (Paru en 1941, cet ouvrage en est alors à sa quatrième édition).
Lebedynsky,  Laroslav, Les Scythes : la civilisation des steppes, VIIe-IIIe siècles av. J.-C. , Paris, Errance, 2001.
Lebedynsky Laroslav, Les Sarmates, Amazones et lanciers cuirassés entre Oural et Danube, VIIe siècle av. J.-C.-VIe siècle après J.-C., Paris, Errance, 2002, p. 7-8.
L'Or des Sarmates : nomades des steppes dans l'Antiquité, entre Asie et Europe : [exposition], 17 juin-29 octobre 1995, Abbaye de Daoulas / [réalisée par le Centre culturel Abbaye de Daoulas] ; [catalogue par Véronique Schiltz] Daoulas, Centre culturel Abbaye de Daoulas, 1995.
Schiltz, Véronique, Les Scythes et les nomades des steppes : VIIIe siècle avant J.-C.-Ier siècle après J.-C., Paris, Gallimard, 1994.
Sulimirski, Tadeusz, The Sarmatians, New York- Washington , Praegers Publishers, 1970.
Herodote, Choix des historiens grecs, avec notices biographiques par J.-A.-C. Buchon. Hérodote : Histoire, Vie d'Homère [traduction de Larcher]. Ctésias : Histoire de Perse, Histoire de l'Inde [traduction de Larcher]. Arrien : Expéditions d'Alexandre [traduction de Chaussard]. Suivis de l'essai sur la chronologie d'Hérodote et du canon chronologique de Larcher, avec une carte des expéditions d'Alexandre servant à l'éclaircissement de la géographie de l'Asie [Texte imprimé] Paris, A. Desrez, 1837.
Ovide, Tristes, texte établi et trad. par Jacques André... Paris, les Belles lettres, 1987.
Strabon, Géographie Tome II, Livres III-IV, texte établi et trad. par François Lasserre... Paris, les Belles lettres, 1966.

II - Le sarmatisme

Beauvois, Daniel, La Pologne, Histoire, société, culture, Paris, La Martinière, 2004.
Chynczewska-Hennel, Teresa, Rzeczpospolita XVII wieku w oczach cudzoziemcow (La République au XVIIe siècle à travers les regards des étrangers), Warszawa, Ossolineum, 1993.
Dlugosz, Jan, Annales seu Cronicae incliti regni Poloniae.... 1/2, Warszawa, Państwowe wydawnictwo naukowe, 1962.
Hass, Ludwik, Wolnomularstwo w Europie srodkowo-Wschodniej ( La Franc-Maçonnerie en Europe Centrale et Orientale aux XVIIIe et XIXe siècles), Warszawa, Ossolineum, 1982.
Herburt, Jan, Histoire des roys et princes de Poloigne... composée en latin et divisée en XX livres par... Jean Herburt de Fulstin,... Traduite de latin en françois [par Fr. Bauduin], Paris, P. L'Huilier, 1573.
Hernas, Czeslaw, Barok (Le Baroque), Wielka Historia Literatury Polskiej, Warszawa, Wydawnictwo Naukowe PWN, 1998.
Klimowicz, Mieczyslaw, Oswiecenie (Les Lumières), Wielka Historia Literatury Polskiej, Warszawa, Wydawnictwo Naukowe PWN, 1998.
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Mikolajczak, Aleksander, Lacina w kulturze polskiej (Le Latin dans la culture polonaise), Wroclaw, Wydawnictwo Dolnoslaskie, 1998.
Milosz, Czeslaw, Histoire de la littérature polonaise, Paris, Fayard, 1986.
Miechowa, Maciej z, Tractatus de duabus sarmatiis, asiana et europiana et de contentis in eis, Krakow, Haller, 1517.
Noailles, Emmanuel Henri Victurnien, marquis de, Henri de Valois et la Pologne en 1572, Paris, Michel Lévy frères, 1867.
Pol, Wincenty, Piesn o domu naszym (chant de notre foyer), Lwów, adem Wincentego Pola, 1866.
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Potocki, Jan, Fragments historiques et géographiques sur la Scythie, la Sarmatie et les Slaves... Brunswick, 1796.
Potocki, Jan, Mémoire sur un nouveau périple du Pont-Euxin, ainsi que sur la plus ancienne histoire des peuples du Taurus, du Caucase et de la Scythie, Vienne, M. A. Schmidt, 1796.
Rosset, François, L’Arbre de Cracovie, le mythe polonais dans la littérature, Paris, Imago, 1996.
Rzewuski, Henryk, Listopad, romans historyczny z drugiej polowy wieku XVIII (Novembre, roman historique de la seconde moitié du XVIIIe siècle), Kraków, Krakowska spólka wydawnicza, 1923.
Rzewuski,  Waclaw, Tragedie i komedie (Tragédies et comédies), Warszawa, stwowy Instytut wydawniczy, 1962.
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Tazbir,  Janusz, Sarmaci i swiat (Les Sarmates et le monde), Prace wybrane (Travaux choisis), Krakow, Klasycy wspolczesnej polskiej humanistycznej, 2001.
Topolski,  Jerzy, Dzieje Polski (Histoire de Pologne), Warszawa, Panstwowe Wydawnictwo Naukowe, 1981.
Witkowska, Alina, PRZYBYLSKI Ryszard, Romantyzm (Le Romantisme), Wielka Historia Literatury Polskiej, Warszawa, Wydawnictwo Naukowe PWN, 1998.
Wolf, Larry, Inventing Eastern Europe, The Map of Civilization on the Mind of the Enlightenment, Stanford University Press, 1994.
Zablocki,  Franciszek, Sarmatyzm, komedia w 5 aktach ( Sarmatisme, comédie en 5 actes), Jerozolima, Ministerstwo wyznan religijnych i oswiecenia publicznego, 1944.
Zawadzki,  Waclaw, Polska Stanislawowska w oczach cudzoziemcow (La Pologne de Stanislas Auguste à travers les regards des étrangers), Warszawa, Panstwowy Instytut wydawniczy, 1963.
Ziomek, Jerzy, Renesans (La Renaissance), Wielka Historia Literatury Polskiej, Warszawa, Wydawnictwo Naukowe PWN, 1998.

III - Regards français

Andrivet, Patrick, « L’inspiration romaine chez Marat », L’Antiquité, XVIIIe siècle, n° 27, Paris, P.U.F., 1995.
Aubigne, Agrippa d’, Histoire universelle, Genève, Droz, 1987, t. IV, Livre sixième.
Aubigne, Agrippa d’, Les Tragiques, Œuvres, Paris, Gallimard, La Pléiade 1969.
Baif, Jean Antoine de, « Première salutation au roi sur son avènement à la couronne de France », Œuvres en rimes, Genève, Slatkine, 1965, t. V.
Bailly, Rosa, Au coeur de la Pologne, Petites villes, châteaux, campagnes, Paris, Éditions des Amis de la Pologne, 1936.
Bodin, Jean, La Harangue de Messire des Cars… aux magnifiques ambassadeurs de Pologne et à Metz, le huitième jour d’août 1573, Lyon, Benoist Rigaud, 1573.
Bodin, Jean, De Republica libri sex, Paris, J. du Puys, 1577.
Brève description du pays et royaume de Pologne, contenant la situation du lieu, les mœurs et façons de vivre des Polonais… Lyon, Rigaud, 1573.
Beze, Théodore de, le Droit des magistrats, Genève, Droz,1970.
Camus, Jean-Pierre, L'Iphigène de M. de Belley, rigueur sarmatique, Lyon, F.A. Chard, 1625.
Caraccioli, Louis-Antoine de, La vie du comte Wenceslas Rzewuski, Grand Général, et premier sénateur de Pologne, Liège, Tutot, 1782.
Caraccioli, Louis Antoine de, La Pologne telle qu'elle a été, telle qu'elle est, telle qu'elle sera Varsovie et Poitiers, M. V. Chevrier, 1775.
Desportes, Philippe, Diverses Amours et autres oeuvres mêlées, Genève, Droz, 1963.
Dumeril, Pierre, Chez nos amis les Sarmates, voyage à travers la Pologne moderne, Paris, Edgar Malfère, 1936.
Discours sur l’Histoire des Polonais, Lyon, Rigaud, 1573.
Gilet de la Tessonerie, Sigismond, duc de Varsau, Paris, T. Quinet, 1647.
Girard de Saint-Amant,  Marc-Antoine, Sonnets pour la sérénissime Reine de Pologne, in Oeuvres, T.III, Paris, S.T.F.M., M. Didier, 1969.
Goulart, Simon., Mémoires de l'Estat de France sous Charles neufvième, s.l, 1577.
Jaucourt, Louis de, article « Pologne », Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Neufchâtel, 1765, T. XII, p.925.
Jobert, F., Balde, reine des Sarmates, Paris, A. Courbé, 1651.
Le Breton de Hauteroche,  Noël, Les Nobles de province, Lyon, Amaury, 1678.
Le Breton de Hauteroche, Noël, Le feint Polonais, in Théâtre, Paris, s.n, 1772.
Le Laboureur, Jean, Relation du voyage de la Royne de Pologne et du retour de Madame la Mareschalle de Guébriant, ambassadrice extraordinaire et surintendante de sa conduite par la Hongrie, l'Autriche, Styrie, Carinthie, Le Frioul et l'Italie, avec un discours historique de toutes les villes et estats par où elle a passé et un traitté particulier du royaume de Pologne, de son gouvernement ancien et moderne, de ses provinces et de ses princes, avec plusieurs tables génélogiques de souverains... Paris, R. de Nain, 1648.
Mably, Abbé Gabriel Bonnot de, Du Gouvernement et des lois de Pologne, Œuvres complètes, Londres, 1789, t. VII.
Marat, Jean-Paul, Les Aventures du jeune comte Potowski, Paris, Renaudot, 1989.
Marty, Michel, Voyageurs français en Pologne durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, Ecriture, Lumières et altérité, Paris, Honoré Champion, 2004.
Marty, Michel, « Aux confins des Lumières : Partages et disparition de la République de Pologne : 1772-1795. » Le Spectateur européen, Centre interdisciplinaire de Recherche sur les Iles britanniques et l’Europe des Lumières, Université Paul Valéry-Montpellier III, Montpellier, Presses Universitaires de l’Université Paul Valéry-MontpellierIII, 2004.
Miroirs de textes, récits de voyage et intertextualité, Nice, Publications de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines de Nice, Nouvelle série n° 49, 1998.
Pare, Ambroise. Les Oeuvres d'Ambroise Paré,... divisées en 27 livres, avec les figures et portraicts, tant de l'anatomie que des instruments de chirurgie, et de plusieurs monstres, reveuz et augmentez par l'auteur pour la seconde édition, Paris, G. Buon, 1579.
Payen, (lieutenant général de Meaux.), Les Voyages de Monsieur Payen où sont contenues les descriptions d'Angleterre, de Flandre, de Brabant, d'Holande, de Dennemarc, de Suède, de Pologne, d'Allemagne et d'Italie... Paris : E. Loyson, 1663.
Peyssonnel, Charles de, Observations historiques et géographiques sur les peuples barbares qui ont habité les bords du Danube et du Pont-Euxin, Paris, N.-M. Tilliard, 1765.
Regnard, Jean-François, Voyage en Pologne, Œuvres complètes, t.I, Paris, Brière, 1833.
Ronsard, Pierre de, Le Bocage Royal, « Panégyrique de la renommée », Œuvres complètes, Paris, Gallimard, La Pléiade, 1994, t. II.
Rousseau, Jean-Jacques, Considérations sur le Gouvernement de Pologne et sur sa réformation projetée, Œuvres complètes, Paris, La Pléiade, 1964, t. III.
Rotrou, Jean, Venceslas, Théâtre complet 1, Paris, Société des textes français modernes, 1999.
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Thevet, André La Cosmographie universelle, Paris, Ct. Chaudière, 1575.
Vigenère, Blaise de, Les Chroniques et annales de Poloigne, Paris, J. Richer, 1573.
Vautrin, Hubert, Lettre de Pologne, Ms autog., collection François Moureau.
Vautrin, Hubert, L’Observateur en Pologne, Paris, Giguet et Michaud, 1807.

sarmate

   

      adj inv  
1    relatif aux Sarmates  
 
      n inv  
2    membre du peuple Sarmate vivant sur les deux rives du Don, au Nord de la mer Noire (du IVe siècle avant J.-C. au IIIe siècle après J.-C.)  
 


 

alano-sarmate  
      adj inv     (histoire)   relatif à une ancienne population de Sibérie, ayant ensuite donné les Huns  
 
fenno-sarmate  
      adj inv     (géologie)   relatif à un bouclier allant de la Finlande à la Mer Noire  
 
scytho-sarmate  
      adj inv   dans l'Antiquité, relatif aux Scythes et aux Sarmates, peuples d'origine iranienne qui s'implantèrent en Europe Centrale jusqu'à leur domination par les Goths  

Les Sarmates étaient un peuple nomade de langue iranienne, qui s’étendit dans les steppes d’Europe de l’est entre le IVe s. BCE et le IVe s. CE, repoussant les Scythes qui les avaient précédés.


 

Histoire

Origines Modifier

Au IVe s. BCE, Hippocrate signale la présence d’une tribu de nomades apparentés au Scythes, appelés les Sauromates. Établis au sud de l’Oural au IVe siècle BCE (culture de Prokhorovka), c’est probablement eux qui furent à l’origine des Sarmates, en regroupant autour d’eux d’autres tribus lorsqu’ils se dégagèrent de l’emprise scythe au IIIe s. BCE. Franchissant le Don, les Sarmates anéantirent l’empire scythe au cours du IIIe s. BCE. Selon Diodore de Sicile, les Scythes furent exterminés, mais il semble que certains furent assimilés par les Sarmates.


 

Apogée Modifier

Les Sarmates étaient une fédération de tribus, qui regroupait autour des Sarmates royaux (probablement issus des Sauromates) les Aorses, les Siraques, les Roxolans (ou Rouxelons), les Iazyges et les Bastarnes. Au Ier siècle CE les Sarmates furent rejoint par les Alains, qui devinrent la tribu la plus importante. Alains et Sarmates sont difficiles à différencier, au point de parler d’ensemble alano-sarmate. Les Alains attaquèrent l’Arménie en 68 CE, l’empire parthe en 78, puis traversèrent les Carpates avec les Iazyges et s’installèrent dans la plaine danubienne sous le règne de l’empereur Tibère, suivi par les Roxolans qui s’établirent en Moldavie et en Valachie. Une fois installés, les Sarmates furent en conflit permanent avec l’empire romain, mais également entre eux. Comme chez les Scythes, de nouvelles tribus se formèrent et certaines se sédentarisèrent, cultivant la terre, et faisant du commerce avec les cités grecques, approvisionnant les tribus restées nomades. Certaines passèrent sous foedus romain ; ainsi, l’empereur Hadrien (117-138) installa 5000 auxiliaires sarmates en Grande Bretagne.


 

Le déclin Modifier

Au cours du IIIe s. les Goths s’imposèrent dans les steppes, repoussant les Alains en Crimée et au nord du Caucase, les Sarmates dans la plaine hongroise et en Transylvanie (une fois que l’empereur Aurélien eu abandonné la Dacie), et dominant ou absorbant les tribus sédentaires. L’arrivée des Huns en 375 poussa ensuite beaucoup d’Alano-Sarmates à fuit vers l’ouest ; ils traversèrent le Rhin durant l’hiver 406-407 en compagnie des Vandales et des Suèves, et s’installèrent en Gaule ou en Hispanie, où ils furent assimilés par la population locale ; certains participeront à la bataille des champs catalauniques dans l’armée d’Aetius. Certains restèrent en Europe de l’est (on parlait encore leur langue en Hongrie au XVe s), ou se réfugièrent dans le Caucase (où ils sont toujours ; les Ossètes actuels sont leurs descendants).

sources : Histoire de l'Iran, de Jean Paul Roux ; Attila, de Michel Rouche

e roi Arthur était-il un cavalier sarmate
« le: 18 Février 2009 à 23:07:38 »
 

Le roi Arthur était-il un cavalier sarmate et les mythes arthuriens ont-ils une origine dans le Caucase ?

 mercredi 18 février 2009 par Jsf 

L’actualité récente en Géorgie a mis les projecteurs sur la République indépendante d’Ossétie (Indépendance proclamée en 1991). Les Ossètes comme les Bretons d’ailleurs, ont des origines ancrées dans la fin de l’Empire romain. Les Ossètes descendent des fameux Alains, ou plutôt de ceux qui sont restés et ne sont pas partis piller l’Empire au Ve siècle.

Les Sarmates en Bretagne insulaire

Ces peuplades qui parlent une langue iranienne apparaissent dans le bas-Empire romain sous le nom de Sarmates quand ils sont alliés ou federati et de Scythes quand ils sont ennemis. Envahisseurs, ils sont connus sous le nom d’Alains alliés des Vandales.

La cavalerie sarmate-alain très appréciée des Romains était quasiment invincible. Elle était appelée cavalerie [1], du nom de leur cuirasse d’écailles, la cataphracte.

Depuis 175, les Sarmates devaient fournir à Rome 5000 cavaliers, pour la plupart envoyés en Bretagne (insulaire) à la frontière nord. Les Sarmates de Bretagne auraient été commandés à la fin du IIe siècle par Lucius Artorius Castus qui serait le roi Arthur historique (1), du moins le premier, car il semblerait que le roi Arthur soit un personnage composé de plusieurs figures historiques. Lucius Artorius ayant vécu 200 ans plus tôt que le roi breton qui rallia les Brito-Romains contre les envahisseurs saxons.

D’après Léon Fleuriot, c’est Artorius Castus, préfet de la VIe légion, qui aurait aussi maté la révolte armoricaine de 184. Une intervention en Gaule que rapporte bien la légende dans la première version écrite, celle de Geoffroy de Monmouth.

C’est cette cavalerie sarmate-alain qui aurait apporté d’Asie le symbole du dragon en Grande-Bretagne. Rien de plus normal pour des cavaliers aux cuirasses écaillées de se battre derrière des enseignes d’un monstre écaillé. Le dragon rouge du roi Arthur, dit justement "Pendragon" comme le roi Uther. Le dragon rouge apparaît aussi dans les prophéties de Merlin. Un dragon que l’on retrouve aujourd’hui jusque sur le drapeau du Pays de Galles.

Les Alains en Armorique

Les Sarmates-Alains, révoltés contre Rome, ont pillé le nord de la Gaule de 407 à 409. Après avoir traversé la Loire en 408, le consul Aetius leur donnera l’Armorique pour qu’ils les laissent tranquilles. Un peu comme le roi de France cinq siècles plus tard donnera la Normandie aux Vikings de Rollon.

Avec à leur tête un chef du nom de Goar, les Alains se divisent en plusieurs bandent et pillent l’Armorique. C’est encore eux, redevenus des mercenaires au service de l’empire qui vont réprimer la dernière révolte armoricaine dite des Bagaudes (bagad = bande en gaulois et en breton moderne) en 445-448 à une époque où justement les Bretons commencent à arriver de Grande-Bretagne puisque les dernières légions la quittent en 441.

Certaines s’établiront juste de l’autre côté de la Manche puisque le mot Léon dérive justement de "légion" et Trégor de tri-cohortes. Voir à ce sujet le Guide des drapeaux bretons et celtes de Divi Kervella et Mikaël Bodloré-Penlaez, qui vient de sortir en librairie. Les symboles héraldiques du Haut-Léon et du Trégor semblent avoir justement hérité du dragon.

Certains linguistes pensaient que les patronymes Alain ou Alan seraient tout simplement des gens descendant d’Alains établis en Gaule mais le vieux breton a un terme alan pour le cerf et cette origine semble plus vraisemblable. Des Alains se sont surtout installes en Île-de-France, en Aquitaine, en Lusitanie (Portugal) autour de Carthagène en Vandalousie qui deviendra Andalousie. Le nom de Tiffauge, célèbre pour son Barbe Bleu viendrait du nom d’une des bandes de barbares alliés aux Alains, les Taïfales, établis dans cette région au Ve siècle. Le nom de l’Aunis viendrait aussi d’Alains.

Les mythes arthuriens d’origine alanique ?

Dans leur livre De la Scythie à Camelot, Covington Scott Littleton, professeur d’anthropologie à Los Angeles et Linda Ann Malcor, docteur en folklore et mythologie, ont remis en cause l’origine celtique du cycle arthurien.

Pour eux, le cœur de cet ensemble fut apporté entre le IIe et le Ve siècle par des cavaliers alains-sarmates.

La culture des Ossètes, les cousins contemporains des Alains, possède des récits qui ressembleraient aux aventures d’Arthur et des chevaliers de la Table ronde. On y raconte notamment la saga du héros Batraz et de sa bande, les Narts. Dans cette histoire il est, entre autres, question d’épée magique qui serait l’équivalent d’Excalibur et de coupe sacrée, le Graal donc, la coupe du Wasamonga que l’on retrouve sur l’emblème moderne de l’État d’Ossétie du Sud avec un triskell qui est par contre universel et pré-cetique puisque sur des monuments mégalithiques comme à Newgrange en Irlande. Il semblerait que les échanges de mythes aient eu lieu dans les deux sens.

(1) rapprochement fait pour la première fois par Zimmer, Heinrichen 1890, repris par Kemp Malone en 1925.

Sources : — C. Scott Littleton, Linda A. Malcor, From Scythia to Camelot, New-York ; Oxon, 1994 (rééd. 2000).

— X. Loriot, Un mythe historiographique : l’expédition d’Artorius Castus contre les Armoricains, Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1997.

— Guide des drapeaux bretons et celtes, D. Kervella et M. Bodloré-Penlaez. Éd. Yoran Embanner, 2008.

— Les Origines de la Bretagne, Léon Fleuriot. Payot, 1980 (nombr. rééd.).[/justify]

(source : agencebretagnepresse)
 
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Re : Le roi Arthur était-il un cavalier sarmate
« Réponse #1 le: 01 Mars 2015 à 18:29:50 »
 

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C’est cette cavalerie sarmate-alain qui aurait apporté d’Asie le symbole du dragon en Grande-Bretagne. Rien de plus normal pour des cavaliers aux cuirasses écaillées de se battre derrière des enseignes d’un monstre écaillé. Le dragon rouge du roi Arthur, dit justement "Pendragon" comme le roi Uther. Le dragon rouge apparaît aussi dans les prophéties de Merlin. Un dragon que l’on retrouve aujourd’hui jusque sur le drapeau du Pays de Galles.

 


Pendragon signifie "tête de dragon" en gallois. 
Uther Pendragon, roi de Camelot, était le père d’Arthur (le Roi Arthur) et de Morgan Pendragon, demi-sœur d’Arthur. 
Une légende raconte qu'Uther Pendragon se serait trouvé en présence de deux dragons, un blanc et un rouge, qui vivaient sous terre et furent réveillés par le poids d’une tour qu'Uther avait fait construire au-dessus d'eux. En sortant de sous terre, ces deux dragons s'entretuèrent. 
Son fils, le roi Arthur, s’empara de l’Ecosse, de l’Irlande, de la Gaule et triompha des Romains en Burgondie (Bourgogne). L'île mythique d'Avalon est le lieu où fut emmené le roi Arthur après sa dernière bataille. Le Livre du Graal (13e siècle) localise Avalon dans la région de Glastonbury (Comté du Somerset, Angleterre), toutefois, selon la mythologie celte, Avalon serait située dans un "autre monde" souterrain ou dans un "au-delà". Il n'y aurait donc pas d'emplacement correspondant au monde réel, bien que son entrée pourrait se situer dans un endroit connu.
Le séjour du roi Arthur dans Avalon ne serait pas définitif et certains attendent son retour.

A rapprocher peut-être des histoires de dragons, plus particulièrement de bons ou de mauvais reptiliens ou draco-reptiliens, qui foisonnent sur internet .

D'autre part: 

Selon une légende asiatique, l'empereur Huang Di orna son blason d'un serpent et fut immortalisé en un dragon qui parait parfois sous les traits de son emblème. C'est pourquoi le dragon chinois a le corps d'un serpent. Les Chinois se considèrent parfois comme “les descendants des dragons”. 

Selon Mircea Eliade "De Zalmoxis à Gengis Khan", la tête du Draco est similaire à celle du monstre assyro-babylonien Tiamat en Mésopotamie. La Mésopotamie regroupait les civilisations des Assyriens, Akkadiens, Babyloniens et Sumériens. On retrouve une représentation du Draco sur une stèle de Nabuchodonosor 1er (1120 avant J-C).
 

 

Sarmates : la véritable histoire des Amazones

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Scythes

 
 
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Scythe.
 

Tailles comparées de la Scythie et du territoire desParthes en 100 av. J.-C..

Les Scythes (/sit/, en grec ancien Σκύθοι / Skúthoi) étaient un ensemble de peuples indo-européens d'Eurasie en grande partie nomades1 et parlant des langues iraniennes2. Originaires d'Asie centrale ils ont vécu leur apogée entre le viie siècle av. J.-C. et la fin de l'Antiquité, notamment dans les steppes de l'Eurasie centrale, une vaste zone allant de l'Ukraine à l'Altaï, en passant par la Russie et le Kazakhstan. Les Persesdésignaient ces peuples par le nom de sakas, francisé en Saces. De nombreuses sources antiques attestent des peuples scythes, les Assyriensmentionnent les Saces dès −640.

 

Guerriers scythes, d’après une représentation sur un vase en or du kourgane de Koul-Oba (Ukraine, Crimée).

 

 

Connaissance des Scythes[modifier | modifier le code]

Le peuple et la culture scythes nous sont essentiellement connue grâce aux textes des géographes grecs et romains3. Ainsi, pour les géographes grecs, le monde scythe, situé au Nord de la Grèce, constitue l'un des quatre mondes barbares répartis géographiquement selon les points cardinaux4

L'antique culture du cavalier scythe est principalement connue grâce aux récits de l'historien grec Hérodote qui séjourna auprès des Scythes de la mer Noire, ses récits constituent une source d'information très riche, mais ce « coup de projecteur » jeté sur les Scythes d'Ukraine pourrait faire penser que le phénomène scythe était essentiellement européenN 1. Les Scythes ont en réalité joué un rôle encore plus important en Asie qu'en Europe. Pour les étudier, nombreux sont les vestiges archéologiques et de l'art des steppes : les nomades scythes ont laissé leurs tombes, appelées « kourganes », très richement pourvues de matériel parfois très bien conservé, ainsi que des stèles anthropomorphes et des roches gravées de motifs animaliers.

Par extension, le terme « Scythe » a parfois été utilisé pour désigner d'autres peuples nomades d'Eurasie ethniquement proches ou culturellement influencés par les Scythes, mais le consensus scientifique actuel est que les Scythes proprement dit sont les peuples indo-européens antiques d'Eurasie centrale qui parlaient au niveau véhiculaire et religieux une langue iranienne, et qui avaient en partie un mode de vie de cavaliers nomades.

Archéologie[modifier | modifier le code]

 

stèle anthropomorphe scythe auKirghizistan.

Origines de la culture scythe[modifier | modifier le code]

Durant le IIe millénaire av. J.-C., la culture d'Andronovo, du nom d'une nécropole située sur l'Ienisseï, se développe au Kazakhstan et en Sibérie méridionale, allant de l'Oural à l'ouest, au lac Baïkal à l'est, et jusqu'au Syr-Daria au sud. La culture d'Andronovo dispose du char de guerre à deux roues, tiré par deux chevaux, ce qui a sûrement beaucoup contribué à l'expansion de ses porteurs. Ses membres vivaient en partie de façon sédentaire dans des villages, cultivaient la terre et élevaient des animaux. Ils fabriquaient des armes et des outils en bronze. Au cours des xiiie et xiie siècles av. J.-C., afin de faciliter la transhumance, les éleveurs construisirent des habitations coniques démontables aux murs en claie, dont le toit comportait une ouverture centrale. Ce fut le prototype de layourte, toujours utilisée par tous les nomades de l'Asie centrale.

Pour l'origine des Scythes, l'école russe privilégie la culture d'Andronovo, adoptant quelques changements importants. Le plus marquant est l'abandon de l'agriculture au profit du nomadisme pastoral au cours ou avant le viiie siècle av. J.-C. Les hommes d'Andronovo étaient de type europoïde et de langue probablement iranienne et à l'origine de toutes les langues et cultures iraniennes qui suivront (Mèdes, Perses et Scythes), ils descendaient eux-mêmes théoriquement et indirectement de la culture de Yamna des rives nord de la mer Noire dans le cadre de l'expansion des peuples indo-européens.

En 2015, une vaste étude fondée sur l'ADN autosomal des anciennes populations eurasiennes5 a montré que la culture d'Andronovo et celle des Scythes sont essentiellement descendantes de la culture de Sintashta qui provient elle-même essentiellement de la culture de la céramique cordée en Europe du centre-nord (et non directement de Yamna), dans le cadre d'une seconde vague de migrations indo-européennes durant l'âge du bronze depuis l'Europe vers l'Asie qui est hypothétiquement à l'origine du rameau des langues indo-iraniennes. Il y avait durant l'âge du bronze un continuum génétique et ethnoculturel depuis l'Europe centrale jusqu'à l'Altaï.

Il y a un stade intermédiaire entre la culture d'Andronovo et celle des Scythes : la culture de Karassouk. Elle est datée du xiiie au viiie siècle av. J.-C. et s'étendait sur la Sibérie méridionale, à l'ouest de l'Ienisseï, et sur une large partie du Kazakhstan et de la Mongolie. C'est dans le cadre de cette culture, durant sa phase finale, que les mutations se sont produites : le passage au nomadisme, mais aussi l'introduction de la métallurgie du fer. Les selles de chevaux, ainsi qu'un harnachement permettant le développement de la cavalerie montée, font leur apparition. Les hommes de Karassouk ont surtout laissé des tombes. Leurs techniques de construction des sépultures et leur poterie étaient issues de celles d'Andronovo, ainsi que certains de leurs bijoux, comme leurs pendentifs tubulaires ou en forme de palme.

Les kourganes[modifier | modifier le code]

 

Kourgane de Salbyk, dans la steppe de Sibérie russe, datant du viiie siècle av. J.-C.

Les tombeaux des Scythes sont des tumulus, encore appelés kourganes par les archéologues de l'école russe, ils peuvent atteindre une taille monumentale. La tombe proprement dite est constituée d'une ou plusieurs chambres funéraires enterrées construites en bois ou en pierre, dans laquelle sont parfois accumulées de nombreuses richesses que le défunt doit emporter dans l’au-delà. Ce type de tombe est aussi le fruit d'un important culte des ancêtres dont le souvenir est ainsi pérennisé pour les générations suivantes dans le paysage des grandes prairies, ainsi de nos jours les steppes d'Europe et d'Asie sont encore marquées par ces nombreuses collines artificielles parfois organisées en vastes groupes ou en lignes de plusieurs kilomètres. Ce type d’inhumation était caractéristique des différentes populations indo-européennes semi-nomades des steppes d'Eurasie qui se sont succédé depuis la culture de Yamna. Les différences de taille reflètent des différences de statut social : les plus grands tumulus sont ceux des rois.

Le kourgane d'Arjan6, par exemple, dans la Touva en Sibérie méridionale, daté du viiie siècle av. J.-C. c'est-à-dire des débuts de la culture scythe proprement dit, est constitué d'un remblai en pierres de 120 mètres de diamètre et de 3 à 4 mètres de haut qui recouvre une structure constituée de 70 cages en rondins rayonnant autour d'un double noyau central. On y a retrouvé les restes de 300 chevaux qui devaient provenir d'un festin funéraire. L'archéologue M. P. Griaznov a estimé que 1 500 hommes ont dû travailler durant une semaine pour édifier cette structure. Un homme et une femme vêtus de fourrures richement ornées sont enterrés au centre, dans des sarcophages. Ils sont accompagnés par quinze hommes et par 160 chevaux entièrement harnachés. On y a retrouvé des tapis, les plus anciens du monde, rehaussés d'or et d'argent, ainsi que des armes et des sculptures, et des milliers d'objets en or finement ouvragés. Ils fournissent des exemples de l'art animalier caractéristique des Scythes.

De grands kourganes, de 100 à 200 mètres de diamètre et d'une hauteur atteignant les 17 mètres, parsèment également l'Altaï, ainsi que, plus à l'ouest, le Kazakhstan. Les kourganes de Pazyryk, en Sibérie méridionale, à environ 500 km au sud-ouest du site d'Arjan, sont d'un intérêt exceptionnel. Ils sont datés du vie au ive siècle av. J.-C.. Les plafonds de leurs chambres funéraires s'étant effondrés, elles se sont remplies d'une eau qui a ensuite gelé, permettant une excellente préservation de leur contenu. On y a trouvé des objets en cuir et en bois, des tentures de feutre, des tapis et des coussins rembourrés de poils d'animaux ou d'herbe, qui contribuaient au confort des nomades. Ils dormaient, semble-t-il, sur des tapis, la tête posée sur un oreiller en bois recouvert de cuir. Ils possédaient des tables basses ou des plateaux. L'une de ces tables avait des pieds démontables. Le seul animal fantastique connu des gens de Pazyryk était le griffon. On le retrouve chez les Scythes d'Europe, ainsi que chez les Perses.

L'archéologie révèle certaines différences entre Scythes d'Europe et d'Asie. Ainsi, les premiers avaient un bestiaire fantastique beaucoup plus développé que les seconds. Les chaudrons avaient un pied en Europe et trois en Asie. Les Scythes avaient de lourds plateaux surélevés en bronze qui servaient peut-être d'autels portatifs.

Aspect physique[modifier | modifier le code]

Les Scythes sont généralement décrits comme étant d'aspect europoïde par les auteurs anciens et les antropologues7. L'historien grec Hérodote du ve siècle av. J.-C., qui a lui-même séjourné chez les Scythes, les décrit roux avec des yeux grisN 2. Au iiie siècle av. J.-C., le poète grec Callimaque décrit les Arimaspes de Scythie comme blondsN 3. Au iie siècle av. J.-C., Zhang Qian, un envoyé et explorateur chinois de la dynastie des Han, décrit les Sai (Scythes) comme étant blonds avec les yeux bleus. Dans l'Histoire Naturelle, du ier siècle, l'auteur romain Pline l'Ancien caractérise les Serres, identifié comme Iraniens (Scythes) ou Tokhariens, aux cheveux roux et aux yeux bleusN 4. À la fin du iie siècle, le théologien chrétien Clément d'Alexandrie écrit que les Scythes sont blonds. Toujours au iie siècle le philosophe grec Polemon comprend les Scythes parmi les peuples nordiques caractérisés par les cheveux blonds ou roux et les yeux bleu-gris7. À la fin du iie siècle ou début du iiie siècle de notre ère, le médecin grec Galien déclare que les Sarmates, les Scythes et les autres peuples du Nord ont les cheveux roux8. L'historien romain du ive siècle Ammien Marcellin a écrit que les Alains, un peuple étroitement lié aux Scythes, étaient grands, blonds et aux yeux clairsN 5. Au ive siècle l'évêque Grégoire de Nysse écrit que les Scythes avaient le teint clair et les cheveux blonds9. Auve siècle le médecin Adamantios, qui suit Polémon, écrit que les Scythes sont blonds7. Cependant il est possible que les descriptions physiques tardives de Adamantios et de Grégoire de Nysse se réfèrent à des tribus germaniques orientales présentes dans les mêmes zones, celles-ci ont souvent été confondues avec les Scythes dans les sources romaines les plus tardives, car ces populations se ressemblaient.

Une étude génétique a montré en 200810 que les populations du sud de la Sibérie, de l'âge du bronze (culture d'Andronovo et de Karassouk, qui sont ancêtres des Scythes), et de l'âge du fer (cultures scythes proprement dit), avaient très majoritairement un phénotype européen du nord avec une peau claire, et en majorité des yeux et cheveux clairs, ces populations sont également porteuses de l'haplogroupe Y R1a1 originaire d'Europe du nord et de l'est.

La culture scythe de Pazyryk localisée dans l'Altaï, qui se différencie culturellement des autres cultures scythes et en représente une des branches les plus orientales, est la seule qui est mélangée en proportion significative, bien que minoritaire, avec le type mongoloïde11.

Histoire des Scythes[modifier | modifier le code]

En Europe[modifier | modifier le code]

Selon Hérodote12, les Scythes habitaient originellement de l'autre côté de l'Araxe. Ce fleuve serait la Volga. Ils délogèrent les Cimmériens, peuple proto-scythe qui a laissé son nom à la Crimée, du nord de la mer Noire, les forçant à se diriger vers l'Anatolie et les Balkans. Les ayant poursuivis, les Scythes atteignirent l'Assyrie, où ils s'allièrent au roi Assurbanipal contre les Mèdes (-669 à -626). Les textes assyriens ont donné les noms de deux chefs scythes : Iskpakāy et Partatûa. Changeant ensuite d'alliance, les Scythes contribuèrent à la chute des Assyriens, puis ils dominèrent et pillèrent la Mésopotamie et la Judée pendant 28 ans, laissant des traces archéologiques de leur présence tel le trésor de Ziwiyé. Ils ont également envahi l’Égypte où leur départ a été acheté par le pharaonPsammétique Ier venu à leur rencontre. Puis ils retournèrent dans les steppes de la mer Noire. L'archéologie montre que les Scythes étaient établis en Ukraine au début du viie siècle av. J.-C..

Les Scythes ont également pénétré à plusieurs reprises en Europe centrale, où de nombreuses traces archéologiques de leur présence sont attestées, notamment en Transylvanie et la plaine hongroise. Les habitats fortifiés de la culture proto-celte de Hallstatt en Slovaquie furent attaqués par les Scythes dans la seconde moitié du viie siècle av. J.-C.. Leur présence a également été attestée en Pologne et en Tchéquie (kourganes avec trésors scythes). Ils sont suspectés d'être à l'origine de la chute de la culture de la Lusace.

 

Le collier-pectoral gréco-scythe en or du Kourganeroyal de Ordjonikidzé, Ukraine - seconde moitié duive siècle av. J.-C.

À cette époque, les Grecs fondent des colonies au nord de la mer Noire, comme la cité d'Olbia du Pont où séjourne Hérodote. Cette présence grecque au Nord de la Mer Noire met les Grecs en contact direct avec les Scythes. Leurs relations commerciales, culturelles et artistiques ont été très intenses, une véritable culture gréco-scythe riche en productions a fleuri sur le territoire de l'actuelle Ukraine et de la Crimée, en dépit des inévitables conflits entre les Grecs sédentaires et les Scythes nomades13. Le terme « Scythe » désigne parfois au sens strict seulement ces Scythes de la mer Noire qui formaient un sous-groupe distinct parmi les peuples scythiques, mais les Grecs utilisaient le terme également pour nommer tout l'ensemble des populations scythiques d'Asie14. Souvent, les deux populations n'entretiennent pas de relations continues, mais se rencontrent au gré de la remontée des fleuves par les marchands grecs13.

L'armée Perse compte de nombreux Scythes d'Asie centrale (Saces) durant les guerres médiques contre les Grecs. Ceux-ci se distinguèrent aux batailles de Marathon et de Platées.

Au ive siècle av. J.-C., un roi scythe, Ateas, rassembla sous son autorité de vastes territoires scythes d'Europe entre le Danube et la mer d'Azov, et effectua une tentative d'expansion vers l'ouest qui fut peut-être liée à une pression exercée à l'est par les Sarmates, un autre peuple scythe duKazakhstan occidental. En 339 av. J.-C., à l'âge de 90 ans, il fut tué par les Macédoniens, sous Philippe II de Macédoine, lors d'une bataille sur leDanube.

Au iiie siècle av. J.-C., les Sarmates, un peuple scythique donc, repoussèrent les Scythes de la mer Noire en Crimée et les remplacèrent dans la majeure partie des steppes européennes. Sédentarisés et hellénisés, les anciens Scythes de la mer Noire constituèrent sous l'autorité du roi Scilurus un royaume réduit entre le bas Dniepr et le nord de la Crimée. La cité grecque d'Olbia du Pont, l'un des plus importants ports d'échange de la Scythie vers la Méditerranée, fut intégrée comme vassale de ce royaume mixte gréco-scythe dont la capitale était Neapolis. Les Scythes de la mer Noire ont constitué une ethnie distincte jusqu'au iiie siècle de l'ère chrétienne.

D'autres peuples scythiques plus tardifs, et notamment dérivés des Sarmates, ont joué un rôle dans l'histoire européenne durant l'Antiquité tardive et jusqu'aux grandes invasions, comme les Iazyges, les Taïfales, les Roxolans et enfin les Alains.

Les Scythes et la Perse Achéménide[modifier | modifier le code]

Les Scythes, appelés « Sakas » par les Perses, francisé en « Saces », ont des liens de parenté culturels avec les anciens Perses, car ils partagent probablement, au moins partiellement, des origines ethno-culturelles et linguistiques communes en Eurasie centrale, ces deux populations parlent notamment des langues iraniennes encore assez proches. De plus les peuples nomades Scythes sont les voisins de la Perse Achéménide au nord. Mais alors que la Perse est un grand empire agricole et sédentaire très puissant et centralisé, les Scythes sont des peuples de cavaliers pastoraux nomades farouchement indépendants et politiquement éclatés. De ce fait les relations entre les deux blocs sont intenses et complexes, faites de nombreux conflits de pouvoir, d'invasions réciproques, et d’alliances militaires.

Hérodote relate de manière très prolixe une très importante campagne militaire Perse en Scythie d'Europe, en mer Noire, menée par Darius Ier vers 513 av J.C15. Les motivations de Darius sont mal connues et on ne sait s'il voulait seulement châtier les Scythes à la suite d'une éventuelle invasion de ces derniers en Perse en soutien aux Saces d'Asie centrale, ou s'il avait pour projet d'intégrer toute la Scythie à un vaste empire pan-iranien qui rassemblerait tous les peuples de culture iranienne sous son autorité, comme cela a été supposé par plusieurs auteurs. Mais une autre hypothèse est que cela s’inscrit dans le cadre d'une stratégie plus globale de conquête de l'Europe, Darius ayant préalablement soumis une partie de la Thrace en alliance avec les Ioniens au sud du Danube. Selon Hérodote, Darius mena la plus grande armée jamais vue (plus de 700 000 hommes, ce qui est probablement exagéré) arrivée dans une immense flotte que les Grecs virent passer stupéfaits, pour envahir la Scythie. Les Scythes ont tenu un grand conseil entre les rois des peuples scythes et des peuples voisins. Ils ont obtenu l'alliance des Gélons, des Boudines et des Sauromates (ancêtres desSarmates), mais beaucoup d'autres ont décidé de ne défendre que leur propre territoire. Les Scythes alliés se divisèrent en trois groupes commandés par trois rois : Idanthyrsos (neveu du philosopheAnacharsis), Skôpasis et Taxakis. Ils firent évacuer les non combattants (femmes et enfants) en zone protégée vers le nord dans une immense cohorte de chariots, puis ils attirèrent Darius et son armée pour les perdre dans des territoires inconnus d'eux, en particulier dans les lieux les plus arides. Les Perses s’épuisèrent dans un périple extravagant à travers la Scythie d'Europe et le pays des Sauromates à l'est du Don. Une fois les Perses revenus à l'ouest du Don, un célèbre dialogue eu lieu, Darius réclama selon la coutume iranienne « la terre et l'eau » en signe de soumission des Scythes. Idanthyrsos répliqua « je te ferai pleurer pour avoir osé t'intituler mon maître ! ». Les Scythes en sous nombre se mirent à harceler jours et nuit l'armée perse (qui est très majoritairement faite de fantassins) par des raids de cavalerie et à couper le plus possible leurs ravitaillements. Ils ont essayé de convaincre les Ioniens de trahir leurs alliés Perses en coupant la retraite de ces derniers sur le Danube faite de ponts de bateaux reliés, ce qui échoua. Au lieu de « la terre et l'eau » réclamées par Darius les Scythes envoyèrent un oiseau, un rat, une grenouille et cinq flèches, invitation à s’enfuir et signe d'un sort funeste. Enfin les Scythes ont fait semblant d'accepter une bataille rangée, normalement suicidaire pour eux. Mais quand les deux camps se trouvèrent face à face, les Scythes se sont mis à la chasse au lièvre à cheval dans la steppe devant les Perses. Darius impuissant et dégoûté avec son immense armée de fantassins assoiffés ordonna la retraite. Les Perses purent retraverser le Danube sur les ponts gardés par les Ioniens. Cette campagne qui dura 60 jours est fort probablement exagérée sur de nombreux points par la légende dans le récit d'Hérodote, Strabon en fait un récit plus modéré. Toujours est-il qu'à la suite de ces événements les Scythes ont gagné durablement une réputation d'invincibilité auprès des Grecs.

Pour se venger des Perses, toujours selon Hérodote, les Scythes d'Europe se seraient alliés à Sparte. Le roi de Sparte Cléomène serait même devenu fou à force de boire « à la scythe » (vin non coupé d'eau) lors des nombreuses rencontres diplomatiques festives avec les rois Scythes. Mais cette alliance fut semble-t-il sans suite militaire effective. Les Scythes prirent cependant aux dépens des Perses la « Chérsonèse de Thrace » au sud du Danube selon Hérodote.

 

Des Saces à capuchon pointu, apportant des fourrures comme présents au roi perse. Relief de l'Apadana de Persépolis.

Le scythe Arsace Ier fonde l'empire Parthe[modifier | modifier le code]

Arsace Ier est le chef des Parni, une tribu scythe de la confédération des Dahéens qui vivait approximativement entre la mer Caspienne et la mer d'Aral16, quand cette tribu fait la conquête de la province perse de Parthie qui était alors en rébellion contre l'empire gréco-perse des Séleucides. Il y fonde la dynastie desArsacides. Un de ses successeurs, Mithridate Ier, fait la conquête d'une grande partie de l'empire des Séleucides au iie siècle av. J.-C. et fonde ainsi le puissantempire Parthe qui prend la place de l'ancien empire Perse. Sous les Arsacides l'utilisation plus généralisée des techniques militaires propres aux Scythes, tel que l'importance première accordée à la cavalerie lourde aristocratique, les cataphractaires, les archers montés et le célèbre tir parthe, feront la puissance de cet empire et sa résistance face aux Romains.

En Asie centrale et orientale[modifier | modifier le code]

L'histoire des Scythes d'Asie centrale et orientale est beaucoup plus mal connue, de même leur extension maximale vers l'est et le nord fait débat. Les Scythes commerçaient sans doute directement avec les Chinois, ou par l’intermédiaire des Tokhariens, un autre peuple indo-européen établi plus à l'est encore. Mais il est certain qu'ils ont joué un rôle important dans l'établissement du commerce transcontinental, notamment la Route de la Soie qui se développa surtout à l'époque où les Scythes régnaient sur la plus grande partie de l'Asie centrale, et qui sera un atout majeur de l'empire Parthe.

Un peuple scythe a fondé au iie siècle av. J.-C. le royaume de Khotan, au sud-ouest du bassin du Tarim, passage obligé de la Route de la Soie où étaient établis également les Tokhariens. Il a laissé de nombreux documents écrits bouddhiques, les seuls qui permettent de bien connaître une langue scythe. Ces documents ne remontent pas plus loin que leviie siècle de l'ère chrétienne, mais le vocabulaire des Tokhariens, leurs voisins indo-européens orientaux, comprend des mots qui ont dû être empruntés aux Khotanais depuis le début de l'ère chrétienne. En vérité, tout l'ouest du bassin du Tarim était scythe, en particulier l'oasis de Kashgar. L'archéologie indique que les Scythes étaient présents dans cette région depuis le début duIer millénaire av. J.-C.. Ces Scythes étaient appelés Sakaraukai par les Grecs et Sai-wang par les Chinois. Il y a une étonnante correspondance, puisque wang signifie « roi » et que raukai s'interprète par le khotanais rūkya-, prononcé *raukya- à un stade antérieur, qui signifie « commandant, chef ». Le terme Sai, prononcé *Sek durant l'Antiquité, est la désignation chinoise des Scythes. Ainsi, ces gens étaient les « Saces-Rois ». Ils évoquent les « Scythes royaux » dont parle Hérodote. L'art et la culture scythe semble avoir eu une influence, directe ou indirecte, sur les cultures d’Extrême Orient.

 

Un négociant sogdiensur un chameau de Bactriane. Figurine chinoise, période Tang,viie siècle.

Un autre peuple scythe de l'actuel Ouzbékistan, les Sogdiens, fondent plusieurs cités dont Samarcande, toujours sur la Route de la Soie, vers le ive siècle av. J.-C. et se sédentarisent. Ils connurent un apogée culturel et commercial très important à la fin de l'Antiquité et le début du Moyen Âge, en dominant le commerce d'Asie centrale et sur la Route de la Soie. Ils ont exercé une importante influence culturelle dans la Chine des Tang17.

Au iie siècle av. J.-C., des Yuezhi, un peuple tokharien originaire de la province actuellement chinoise du Gansu, sont contraints d'émigrer vers l'ouest chassés par lesXiongnu de Mongolie. Les Yuezhi poussent devant eux des tribus scythes, qui arrivent en Bactriane, au nord de l'Afghanistan. Les Yuezhi les y ayant rejoints, ces scythes doivent se déplacer plus au sud, au Cachemire puis au sud de l'Afghanistan, où ils donneront leur nom à la province du Séistan ou Sistan : ce nom était autrefois prononcé*Sakastan « Pays des Sakas ». De là, ils se dirigent vers la plaine de l'Indus et y fondent des royaumes.

Les Indo-Scythes[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Indo-Scythes et Satrapes occidentaux.
 

Carte des royaumes Indo-Scythes en Inde à leur apogée au ier siècleav. J.-C.

Les Scythes descendus depuis l'Asie centrale, poussés par les Yuezhi, fondent donc un royaume au Sakastan au iie siècle av. J.-C.. Puis au ier siècle av. J.-C. le roi scythe Mauès, agrandit leur royaume dans une grande partie du Nord de l'Inde : sur la totalité du bassin de l'Indus et l'Ouest de la plaine du Gange, en remplaçant en grande partie les Indo-Grecs qui y étaient précédemment établis dans les suites indirectes des conquêtes d'Alexandre le Grand. Les rois indo-scythes conservent en grande partie leur culture scythe avec des apports helléniques (gréco-bactriens et indo-grecs). Ils ont laissé du vocabulaire qui s'interprète principalement grâce au khotanais. Par exemple, le terme maja « ravissant » correspond au khotanais māja « ravissant ». Le nom de Maues s'explique sans doute par le khotanais mauya ou muyi, qui signifie « tigre ». Les Indo-Scythes dureront le temps d'une dynastie, et seront ensuite supplantés par les Indo-Parthes ainsi que les Kouchans, une tribu des Tokhariens Yuezhi qui y fonderont un empire.

Les Scythes émigrèrent alors vers le Gujarât et le Mâlwâ. Ces Scythes d'Inde, indianisés et hellénisés, subsistèrent en principautés jusqu'au ive siècle apr. J.-C. : principalement les Satrapes occidentaux, mais aussi dans la plaine du Gange. Une dynastie installée à Ujjain régna sur une partie du Râjasthân jusque dans les années 380. On doit à l'un de ses plus célèbres rois, Rudradâman, mort en 150, la plus ancienne inscription dans la forme classique du sanskrit, trouvée à Gimar. Les dernières principautés scythes d'Inde furent détruites par la dynastie Gupta sous Chandragupta II (376-415).

La culture scythe[modifier | modifier le code]

Mode de vie[modifier | modifier le code]

Les Scythes étaient surtout des éleveurs nomades, mais aussi semi-nomades ou des agriculteurs sédentaires, selon les conditions locales et les opportunités.

Nomadisme[modifier | modifier le code]

Le nomadisme scythe était « territorial », il n'a pas de rapport avec un nomadisme errant ou sous-développé, mais était le fruit d'un long développement de techniques complexes et très rodées, après avoir longtemps expérimenté l'agriculture et l'élevage sédentaire qui a peu à peu évolué vers le nomadisme. Les tribus scythes connaissaient, possédaient et défendaient chacune leur propre territoire qu'elles parcouraient. Le nomadisme a pris son essor notamment grâce au développement de la cavalerie montée, qui a permis de mieux tirer parti de toutes les ressources du territoire très particulier qu'est la steppe, cet océan d'herbe qui demandait à être conquis par des techniques novatrices, aboutissant ainsi à une véritable civilisation du cheval et de la steppe très sophistiquée. Le nomadisme errant n'a existé que lorsqu'une tribu perdait le territoire de ses ancêtres et devait alors en rechercher un autre18.

 

Paysage de la steppe pâturée au Kazakhstan en été

Dans les grandes steppes et prairies eurasiatiques, le nomadisme consistait en une transhumance des troupeaux afin de suivre les zones de pâturage abondant en fonction des saisons, selon un cycle régulier. Les distances parcourues surtout nord-sud pouvaient être de 400 à 1 500 km. Ainsi les prairies et steppes boisées plus septentrionales au climat plus frais et humide étaient pâturées en été lorsqu'elles n'étaient pas couvertes de neige, tandis que les steppes plus maigres et surtout les vallées alluviales marécageuses des régions plus méridionales au climat plus aride étaient pâturées en hiver et au printemps. Dans les régions plus montagneuses les déplacements, plus courts, se faisaient entre pâturages d'été en altitude et pâturages d'hiver dans la plaine. La topographie et les climats locaux étant très variés en Asie centrale, différents types de transhumance existaient. Dans le même temps, grâce à une métallurgie très sophistiquée, les Scythes ont pu développer des techniques d'attelage et de harnachement des chevaux de plus en plus élaborées et devenant un des supports les plus importants de l'art scythe19. Le bétail était varié, il était essentiellement constitué de bovins ou de moutons suivant les zones, mais l'animal le plus précieux était le cheval (qui était à la fois objet de légendes, monture du cavalier, animal de trait indispensable au nomadisme, fournisseur de lait de jument ainsi qu'un animal de guerre).

Le lait et surtout ses produits dérivés était l'aliment de base des nomades, plus encore que la viande dont la productivité était moindre en comparaison mais celle-ci était aussi un des aliments les plus importants. Le lait de jument fermenté était le plus apprécié et était bu dans desrhytons en corne de vache décorée pour les plus modestes, en bronze, ou en or massif ornée d'une tête d'animal (mouflon, félin, bouquetin) pour les nobles. De plus le territoire parcouru par les Scythes étant riche en cours d'eau, marais, lacs et mers intérieures poissonneuses, le poisson était donc aussi une ressource non négligeable. De nombreux animaux étaient également chassés (une grande faune sauvage existait encore à cette époque dans les steppes) mais cela constituait plus une activité de prestige qu'une ressource importante comparé à l'élevage. A cela s'ajoutait les produits végétaux et les céréales localement cultivés et échangés. Selon Hérodote les Scythes d'Europe étaient également de grands buveurs de vin, qu'ils buvaient « à la scythe » c'est-à-dire pur et non coupé d'eau contrairement aux Grecs.

Les nomades vivaient principalement dans de grands chariots à quatre roues à rayons, couverts d'une tonnelle en feutre. Ils étaient souvent tirés par des bœufs, plus endurants que les chevaux à l'époque pour le trait. D’après les sources grecques, lors des déplacements les femmes et les enfants conduisaient les chariots tandis que les hommes étaient à cheval pour conduire les troupeaux et mener la garde. Les chariots des personnes de haut rang pouvaient être richement meublés à l'intérieur et confortablement aménagés à l'aide de tapis peut être importés de Perse (les plus anciens connus proviennent des kourganes scythes), des étoffes de feutre aux couleurs vives, et du mobilier à base de bois, d'os, de métaux, de dorures, de fourrure et de cuir travaillé et décoré. Les kourganes gelés de l'Altaï ont permis d'avoir un rare aperçu sur le confort et le luxe que pouvait atteindre ce type d'habitat. Les nobles et les rois pouvaient posséder plusieurs dizaines de chariots conduits par des serviteurs, constituant des sortes de palais roulants, et de nombreux chevaux aux harnachements riches et pompeux. Il était fréquent que la tête des chevaux soit surmontée de longues cornes de bouquetin ou de bois de cerf ou d'élan, leur donnant un air d'animaux fantastiques. Toutes ces richesses étaient enterrées dans les kourganes avec leurs propriétaires défunts pour être emportées dans l'au-delà. Des tentes (ancêtres des yourtes) aménagées en camps temporaires sont aussi mentionnées mais le peu de vestige ne permet pas d'en comprendre l'aspect exact.

Agriculture, sédentarité, urbanisation[modifier | modifier le code]

Le nomadisme généralisé concernait surtout la steppe herbeuse et les régions montagneuses d'Asie centrale, mais il existait aussi divers modes de vie mixtes, semi-nomades ou semi-sédentaires agricoles dans laquelle seule une partie de la population se déplaçait pour la transhumance.

Dans la zone plus favorable de la steppe boisée européenne, des franges plus septentrionales, une agriculture était pratiquée par des groupes sédentarisés dans de nombreux villages bien organisés, cultivant blé, orge, millet, lentilles, pois, oignons et ail sur les riches terres noires. De nombreux fruitiers étaient également plantés (pruniers, pommiers, cerisiers). Des animaux plus sédentaires y étaient élevés comme les porcs et les volailles (oies, canards, poules). Les bovins y étaient plus prépondérants que les chevaux, signe de sédentarité. On y a retrouvé des faucilles, des meules de pierre, des silos, des grands fours complexes de séchage de grain et de fruits, qui caractérisent une économie agricole sédentaire. Une partie de la production de ces régions, notamment des céréales, était exportée par les fleuves vers les Scythes nomades de la steppe herbeuse (qui probablement dominaient les tribus sédentaires), mais aussi vers les cités grecques de la mer Noire puis exportée en Méditerranée, en échange de vin et de céramiques grecs importés en grande quantité en Scythie. Ce commerce a fait la richesse des cités grecques de la mer Noire et des Scythes nomades d'Ukraine. Une agriculture sédentaire scythe était également développée en Crimée avec des apports grecs20.

Sous l'influence de la civilisation hellénique, mais aussi sous l'influence de cultures sédentaires plus anciennes, les Scythes d'Europe ont été assez prompts à se sédentariser partiellement, y compris dans certaines zones de la steppe herbeuse. Des établissements urbains importants se développèrent alors dès le viie siècle av. J.-C. et se multiplièrent au ive siècle et iiie siècle av. J.-C.. Ils sont fréquemment associés à des exploitations minières et à l'activité métallurgique. D'autres fois ils semblent être des « capitales » de tribus scythes (à l'image des oppidums gaulois). Ces villes sont fortifiées et généralement construites en des lieux stratégiques, notamment aux confluences des grands cours d'eau. Elles comportent généralement une « acropole » légèrement surélevée et fortifiée. La ville la plus importante connue dans la steppe boisée est de loin Bil's'ké Horodychtché près de Kiev au bord du Dniepr, construite aux viie siècle et vie siècle av. J.-C.. Elle couvrait 4 000 hectares, avec une enceinte en bois (soutenant un terre plein en terre) de 33 kilomètres de long qui devait atteindre 9 mètres de haut et doublée de fossés de 5 mètres de profondeur. Elle était entourée de trois forts importants. La population urbaine permanente y est estimée à 40 000 ou 50 000 habitants. Hérodote parle aussi d'une mystérieuse grande ville appelée Gélônos chez les Boudines dans une région de forêts et de marais au Nord des Sauromates au bord d'un grand et profond lac. On y chassait la loutre et le castor. Non localisée par les historiographes (parmi les nombreuses villes connues archéologiquement), elle est décrite fortifiée et construite entièrement en bois, les maisons comme les temples, mais avec des formes grecques, la population y vivait à la grecque, s’habillait comme des grecs et rendait un culte à Dionysos. La ville aurait été fondée par les Gelons (semi-légendaires) qui sont d'origine grecque et qui se sont mélangés aux Boudines, leur langue était composé de scythe et de grec, et selon Hérodote ce serait une population d'agriculteurs21.

Artisanat[modifier | modifier le code]

La métallurgie était très développée chez les nomades scythes qui travaillaient tous les métaux connus de l’époque et exploitaient des gisements, pour la fabrication d'armes, d'objets usuels comme les attelages et harnachements, mais aussi d'objets d'art. L'artisanat pouvait être pratiqué dans des camps saisonniers. Les nomades travaillaient aussi tous les produits dérivés de leurs cheptels : cuir, laine, os, corne, à des fins autant utilitaires (tentes, courroies, vêtements, outillage...) que décoratives et pour le commerce, ils excellaient notamment dans le travail du cuir et de la fourrure. La céramique scythe quant à elle est assez grossière et a beaucoup régressée comparé aux cultures proto-scythes plus anciennes, et les Scythes d'Europe préféraient importer de la céramique grecque trouvée en quantité dans certaines tombes. L'ébénisterie semble avoir été développée chez les Scythes et des meubles démontables en bois sophistiqués à motifs animaliers sculptés typiquement scythes furent découverts dans les kourganes gelés de l'Altaï, souvent incrustés d'or.

Commerce[modifier | modifier le code]

Le commerce est un élément très important des cultures scythes qui commerçaient avec tous les peuples qui les entouraient et entre eux. Les grecs furent les principaux partenaires commerciaux en Scythie européenne, en Asie centrale ce fut les Perses et les Chinois notamment avec le développement de la Route de la Soie.

Une grande culture guerrière[modifier | modifier le code]

Selon Hérodote, les Scythes étaient des guerriers qui espéraient être tués au combat. Mourir de vieillesse était pour eux une honte, ce qui explique qu'un roi comme Atéas ait guerroyé jusqu'à 90 ans et soit mort au combat contre les Macédoniens. Ce comportement se confirme encore chez les Sarmates et les Alains.

En tant qu'éleveurs nomades dans les grandes steppes eurasiennes, les Scythes étaient les grands maitres de la cavalerie dans l'Antiquité. On attribue aux Scythes les principaux développements de la cavalerie montée. Développant dans un premier temps la cavalerie légère, les Scythes sélectionneront ensuite des races de chevaux plus fortes, qui leur permettront de développer la cavalerie lourde aristocratique et les premiers cataphractaires entièrement en armure. Déjà engagés par les Achéménides ils constituent plus tard la force de l'empire Parthe. Dans le même temps, les Scythes exploitent leur mode de vie nomade pour utiliser massivement le char de combat, face auquel les civilisations sédentaires sont démunies19.

 

Applique en or représentant des guerriers scythes avec des arcs, Panticapeum, Crimée. ive siècle av. J.-C., Musée du Louvre.

Au gré des alliances opportunistes les cavaliers scythes servirent de mercenaires dans les armées des empires pour lesquels ils constituaient un atout majeur. Ils s'engagèrent en particulier auprès des Assyriens et des Perses achéménides, et plus sporadiquement auprès des cités grecques. Ainsi auve siècle av. J.-C., Athènes utilisa une police mercenaires d'archers scythes22. Par la suite, ils formèrent des contingents de mercenaires au service desSéleucides, puis des Romains (Sarmates, Alains) et peut être aussi les Chinois.

L'arme principale des Scythes était l'arc et les archers montés à cheval étaient la grande spécialité scythe. Les Scythes, ou du moins leurs ancêtres directs (Sintashta, Andronovo) sont les inventeurs de l'arc composite, c'est-à-dire formé de plusieurs matériaux différents, ce qui lui donnait une souplesse et une résistance supérieures à celles des arcs simples en bois, privilégiant une grande puissance de tir. L'arc scythe avait un profil très reconnaissable, il était d'une taille modérée, à double courbure prononcée et des extrémités recourbées. Ils utilisaient également la lance et l'épée, les épées étaient de deux types, une longue et surtout une courte du type akinakès (akināka- en sogdien).

La religion scythe[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Religion scythe.

Les Scythes sont d'origine indo-européenne, leur religion complexe et polythéiste entretient donc de nombreuses similitudes avec les religions grecque, thrace, celte, germanique, iranienne (perse) et hindoue.

Les récents travaux montrent que les Scythes baignaient dans une atmosphère religieuse. Pourtant, ils n'avaient pas de classe de prêtres, contrairement à leurs cousins indo-européens. Hérodote (IV, 67) mentionne des devins qui manipulaient des faisceaux de baguettes de saule et d'autres, les Enarées « hommes-femmes » (d'un composé iranien *a-narya « non-mâle »), qui se servaient de morceaux d'écorce de tilleul. Ces personnages n'avaient rien de sacré. Quand un roi tombait malade, ils pensaient généralement que quelqu'un avait juré un faux serment sur le feu royal.

Ce que les Scythes avaient de plus sacré était sûrement leurs sépultures : symbolisant la pérennité des ancêtres dans le paysage, ils les construisaient aussi loin que possible de leurs ennemis et étaient prêts à mourir pour les défendre.

Les dieux scythes[modifier | modifier le code]

Hérodote donne une liste de divinités scythes avec leurs équivalents grecs. Pour certaines d'entre elles, il précise leur nom scythe, mais prononcé à la manière grecque :

  • Tabiti, déesse équivalente à Hestia, la déesse grecque du feu et du foyer ;
  • Papaios, dieu équivalent à Zeus ;
  • Apia, la Terre, épouse de Papaios ;
  • Thagimasadas, dieu équivalent à Poséidon ;
  • Oitosuros, dieu équivalent à Apollon ;
  • Argimpasa, déesse considérée comme « Aphrodite céleste » ;
  • un dieu équivalent à Héraclès et un dieu équivalent à Arès, le dieu de la guerre des Grecs.

L'Héraclès scythique devait être très proche de son homologue grec, puisque les Grecs de la mer Noire ont mélangé leurs mythes : ils lui ont attribué le dixième travail de leur propre héros, celui où il vole les bœufs de Géryon (lesquels se transforment en juments dans la suite de leur récit).

L'identification de ces dieux est problématique, mais ce travail a bénéficié de l'avancée des études indo-européennes. Les Indo-européens mettaient le dieu du feu en tête de leur panthéon, ce qui est le cas ici. Tabiti correspond à une ancienne déesse indienne[réf. nécessaire] dont le nom est lié au sanskrit tapati « brûler ». Georges Dumézil a retrouvé ses traces dans les légendes des Ossètes, peuple iranien du Caucase. Il a également reconnu en l'Arès scythique un héros ossète, Batraz. Ces deux personnages s'identifient notamment tous les deux à une épée.

Dans le nom d'Apia, les spécialistes s'accordent à reconnaître l'iranien āp- « eau ». Selon Hérodote, c'est la Terre, mais l'analyse de la mythologie indo-européenne montre que la Terre était représentée sous la forme d'une montagne « sécrétant » une rivière, c'est-à-dire d'une montagne-source. Les Indo-Iraniens ont accentué son aspect humide. Dans les textes grecs, le dieu iranienMithra est identifié à Apollon, ce qui permet de considérer qu'Oitosuros est Mithra. Ce nom devait être un composé Oito-suros dont le deuxième membre provenait du vieil iranien sūra- « fort ». Dans l'Avesta, ce qualificatif est attribué à Mithra. Quant au terme oito, selon l'analyse de François Cornillot, il était la graphie grecque de *witāw, de *hwatāwah « souverain ». Ainsi, les Scythes surnommaient Mithra le « Souverain Fort ».

Ce même auteur a proposé une autre lecture du nom des Sakā haumavargā (une confédération de Saces nommée ainsi par les Perses) : il fait dériver son deuxième membre de hauma warāgan, où le terme warāgan signifie « vainqueur de *Wāra » et aboutit à l'ossète Wœrgon. De la sorte, les Sakā haumavargā sont les « Saces adeptes du culte du Haoma vainqueur de *Wāra ». Pour comprendre la signification de cet ethnonyme, le Haoma est une plante divinisée et son ennemi *Wāra, appelé Vritra dans les textes indiens, est un démon qui cherche à faire disparaître le soleil et à obstruer la rivière qui descend de la montagne-source. Comme *Wāra représente la mort, la victoire du Haoma (plante d'immortalité) est celle de la vie sur la mort.

Les Sogdiens, fondateurs de la cité de Samarcande, étaient d'anciens Sakā haumavargā, car le nom de cette cité pourrait s'expliquer[réf. nécessaire] comme Saka-Haumawarga-kantha « ville des Saces Haumawarga » → *Sai-Maragkanda → *Sā-maragkanda (la transformation de saka en sai est un phénomène attesté ailleurs).

Enfin, le hauma-wāragan est aussi connu sous le nom de xwarnah (ou khvarnah). C'est une entité multiforme, lumineuse, assimilée à un feu mais qui séjourne sous les eaux. Selon un texte iranien, leBundahishn, il est gardé par la déesse Aredvi Sūrā Anāhitā. Celle-ci est donc la xwarnah-pāthrā, « [déesse] assurant la garde du hauma-wāragan » (ou th se prononce comme « thank you » en anglais). En inversant les termes hauma et wāragan, puis par transformations successives, on obtient : wārag[an]-hauma-pāthrā → *wārgumpāsā → * argempāsā. On reconnaît le nom de la déesse Argimpasa.

L'art scythe[modifier | modifier le code]

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L'art animalier[modifier | modifier le code]

Les Scythes sont connus pour leur art animalier. Il s'agit d'un trait de culture original : les hommes d'Andronovo ne décoraient leurs céramiques qu'avec des motifs géométriques abstraits. Les Scythes qui leur ont succédé couvraient leurs objets de représentations de cerfs stylisés à très longs bois en « galop volant », de bouquetins, de félins enroulés ou de rapaces, dans une stylisation bien particulière et des conventions de représentation constantes depuis l'Ukraine jusqu'à la Mongolie sur plusieurs siècles. Le loup était présent surtout en Sibérie méridionale. Le cerf semble être un animal important et symbolique de cette culture. Il y a aussi le griffon, commun à tous les Iraniens, et des animaux imaginaires et composites. Il y a des représentations très réalistes de combats d'animaux. On ignore ce que tous ces symboles animaliers signifiaient mais il semble certain qu'ils revoient à des idées mythologiques complexes. Les momies scythes de l'Altaï qui ont une peau bien conservée ont de nombreux tatouages virtuoses de motifs animaliers complexes, ce sont les plus anciens tatouages parvenus jusqu'à nos jours avec ceux des momies du Tarim. Les représentations humaines sont aussi importantes, le guerrier scythe et les chevaux sont très souvent représentés ainsi que des scènes pastorales, mais essentiellement en Ukraine par suite de l’influence hellénique. L'art scythe présente d'évidents liens de parenté avec l'art grec, l'art perse et l'art thrace, ainsi que l'art celte, surtout dans les zones où des groupes scythes ont été en contact avec ces cultures, mais cela s'est greffé sur un fond d'art scythe constant et plus ancien que ces influences.

L’orfèvrerie scythe[modifier | modifier le code]

Les Scythes étaient des métallurgistes réputés, ils fabriquaient beaucoup d'objets légers de bronze et d'argent, en particulier des plaques ornementales ajourées représentants des scènes animalières en mouvement, ces plaques étaient cousues sur les vêtements et accessoires des personnes et des chevaux qui pouvaient être très richement ornés.

Mais l'art majeur et le plus connu des Scythes était l'orfèvrerie, les scythes sont considérés comme parmi les meilleurs orfèvres de l'Antiquité. De nombreuses tombes (kourganes), richement meublées23, dans toute l'aire de répartition des Scythes, ont livré de très grandes quantités d'objets en or, jusqu'à plusieurs milliers d'objets d'or massifs pour les tombes princières, particulièrement remarquables par la finesse de leur travail, la diversité des techniques utilisées, le réalisme des représentations, l'équilibre des proportions et un grand sens de la représentation du mouvement. Le style de l’orfèvrerie scythique montre quelques liens évidents de parenté avec l'art celte, grec, thrace, perse et même assyrien, mais possède aussi son style propre24,6. De nombreux objets en or étaient des ornements qui étaient cousus sur les vêtements d'apparat et les accessoires des hommes et des chevaux. En Scythie européenne, au nord de la mer Noire, l'art scythe a fusionné avec l'art grec, donnant naissance à une riche orfèvrerie gréco-scythe.

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Influences scythes sur l'Asie orientale[modifier | modifier le code]

Une influence artistique antique provenant de l'Asie centrale nomade est identifiable en Chine à partir du viiie siècle av. J.-C., à la suite de contacts avec les Scythes frontaliers de l'ouest et du nord-ouest de la Chine antique25. Par ailleurs, la présence d'une culture de type scythique, ou du moins d’influence scythique, est également connue archéologiquement dans la grande boucle du Fleuve jaune, au cœur de la Chine antique : la culture de l'Ordos.

Après leur expulsion du Tarim par les Yuezhi au iie siècle av. J.-C., certains Scythes pourraient aussi avoir migré vers le Yunnan en Chine du sud où leurs talents de métallurgistes auraient été mis à profit. Des guerriers scythes pourraient également avoir servi comme mercenaires pour les différents royaumes de la Chine ancienne. Les objets d'art anciens du royaume de Dian dans le Yunnan ont révélé des scènes de chasse de cavaliers europoïdes et des représentations animalières dans un style typique des Scythes d'Asie centrale26.

Des influences scythes ont également été identifiées en Corée et au Japon. Divers artefacts coréens, comme les couronnes royales en or du royaume de Silla, sont peut-être de conception scythe. Des couronnes similaires, apportées par des contacts avec le continent, peuvent également être trouvées durant la période Kofun au Japon. Via les steppes d'Asie du nord-est des groupes scythes auraient facilement pu atteindre la Corée où le savoir-faire des orfèvres aurait pu être mis à profit, les Coréens adoptent également à cette époque le principe des kourganes pour les inhumations nobles27

Les stèles anthropomorphes et les pierres à cerf[modifier | modifier le code]

 

Ensemble de pierres à cerf près deMörön, dans la province mongole deHövsgöl.

Une manifestation archaïque de l'art animalier des Scythes se trouve sur les « pierres à cerfs ». Elles ont une répartition très orientale : on les trouve à l'est dulac Baïkal et surtout en Mongolie. Plus à l'ouest, dans la Touva, elles sont placées près des sépultures, parfois au sommet des kourganes, le kourgane d'Arjan contient un fragment de pierre à cerfs. Il y en a aussi, mais en faible nombre, au Kazakhstan, jusqu'au sud de l'Oural. La plupart sont considérées comme très précoces et datant de la culture proto-scythe de Karassouk. Sur les pierres sibériennes ou mongoles des animaux très stylisés sont gravés, surtout des cerfs en « galop volant » selon un prototype qui sera omniprésent dans l'art scythe durant des siècles sur tout le territoire des peuples scythes, on trouve aussi des représentations de bouquetins, de sangliers, de chevaux ou de félins.

 

Stèles anthropomorphes scythes en Ukraine

Les stèles anthropomorphes, plus nombreuses, sont des pierres dressées représentant de manière très schématique un homme en armes, elles marquent l'emplacement des tombes et sont-elles aussi parfois placées au sommet de certains kourganes. On reconnaît un collier de perles et une ceinture où sont accrochés des objets (poignard, pic, arc, hache de combat, couteau et pierre à aiguiser). En Mongolie orientale, dans l'Altaï et la Touva, ces pierres apparaissent dès le ixeou le viiie siècle av. J.-C., mais les stèles anthropomorphes ont des origines bien plus anciennes, selon un prototype presque inchangé, dans les steppes du nord de la mer Noire où elles étaient dressées dès les premières cultures indo-européennes de l'âge du bronze ancien et s'étaient déjà répandues en Europe occidentale et en Asie avec les invasions indo-européennes.

Les Scythes dans la mythologie[modifier | modifier le code]

Le mythe greco-romain de Scythès[modifier | modifier le code]

Lorsque le héros Héraclès se fut accouplé avec le monstre Échidna, cette dernière mit au monde trois garçons. Puis vint le moment pour Héraclès de continuer sa route. Mais le jour du départ, Échidna demanda à son amant ce qu’elle devrait faire de leurs enfants, une fois parvenus à l’âge d’homme. Héraclès prit l’un de ses deux arcs et son baudrier qu’il donna à Échidna. Il ajouta que celui des trois qui parviendrait à positionner le baudrier et à bander l’arc comme lui-même le faisait, deviendrait le roi du pays. Les deux autres frères devraient alors s’exiler. Arrivés à l'âge d'homme, Échidna rassembla ses trois enfants, Agathyrsos,Gélonos et Scythès. Le test pouvait alors commencer. Seul Scythès parvint à réussir les deux épreuves. Comme l’avait exigé Héraclès, Échidna donna le pouvoir suprême au vainqueur, tandis que ses deux autres enfants s’exilèrent. À ce moment, Scythès donna son nom à cette région et à son peuple.

Vision gréco-romaines[modifier | modifier le code]

Pour les Grecs et les Romains, le monde dans lequel évoluent les tribus scythes est marqué par le froid et la neige : Homère parle d'une terre froide, Hérodote du ciel neigeux; Ovide d'un monde de glaces éternelles et de mer gelée.

Ce contact avec le climat continental déstabilise les auteurs méditerranéens, peu habitués aux vents28. Lucien signale que les invocations des Scythes se font souvent « par le fer et par le vent »13.

Les Amazones[modifier | modifier le code]

Les Amazones sont un peuple semi-mythique uniquement constitué de femmes guerrières, elles peuplaient les steppes du nord de la mer Noire et l'Asie centrale. Leurs attributs sont typiques des peuples scythiques : cheval monté, lance, hache, et surtout arc et flèches, elles vont même jusqu'à se couper le sein droit pour faciliter le tir à l'arc.

Or si les Amazones proprement dit n'ont probablement pas existé, le fait que les femmes scythes et sarmates, appartenant à un peuple de cavaliers nomades aux mœurs différentes des sédentaires puissent chevaucher comme les hommes, et même de guerroyer quand la tribu était en danger, a pu frapper l'imaginaire des grecs. Des fouilles archéologiques à la frontière entre la Russie et le Kazakhstan ont permis de mettre au jour des tombes de femmes guerrières, enterrées avec leurs armes entre 600 et 200 av. J.-C., probablement cavalières comme le révèle l'analyse ostéologique. L'une des tombes était richement garnie de nombreux objets et bijoux féminins et également de 100 pointes de flèches. Une enquête approfondie menée dans la même région a démontré l'existence d'une tradition vivace de la femme archer et cavalière émérite, leur arc est identique à celui qui est représenté sur des céramiques antiques29,30.

Dans l'Avesta[modifier | modifier le code]

Selon les Yasht, la partie mythologique de l'Avesta, le texte sacré du zoroastrisme, un héros nommé Thraetaona (le Fereydoun du Shâh Nâmâ de Ferdowsi) partagea son royaume entre ses trois fils, Iradj, Salm et Tour. Iradj reçut la Perse, Salm la partie occidentale de son royaume et Tour la partie orientale. Le Yasht XVII (prière à la déesse Ashi, 55-56) parle des « Tours aux chevaux rapides ». Selon les écrivains de l'Antiquité et du Moyen Âge, le Touran s'étendait dans les steppes du nord de la Perse et du Turkestan occidental (domaine des Sogdiens). Ceci permet de les identifier aux Scythes. Le roi Fraransyan du Touran agressa les Perses mais fut vaincu. Cette lutte est relatée dans le Yasht XIX. Si Thraetaona est purement mythique, il n'y a pas de raison de douter de la confrontation entre les Perses et les nomades touraniens. Après l'arrivée des tribus turques au Turkestan, les Touraniens (et par conséquent les Scythes) furent considérés à tort comme Turcs.

Le nom de Tour vient d'un terme indo-iranien, tura, qui signifie « puissant ». D'après les travaux de François Cornillot, spécialiste du Rig-Veda et de l'Avesta, on le retrouve dans le nom de Targitaos, l'ancêtre des Scythes selon une légende racontée par Hérodote, avec une transformation du u et un a propre aux Scythes septentrionaux : ce nom était auparavant prononcé *Tar-γwitaw, titre provenant lui-même de *Tur-hwatawah « Souverain Puissant ». Hérodote (IV, 5-6) rapporte que Targitaos eut trois fils, Lipoxaïs, Arpoxaïs et Coloxaïs. Sous leur règne, trois objets en or tombèrent du ciel, une charrue et un joug, une hache-sagaris et une coupe. Les deux premiers frères voulurent prendre ces objets, mais ils s'enflammèrent. Ils revinrent à Coloxaïs, qui eut alors le titre de roi. Ces trois objets représentent les trois fonctions reconnues par Georges Dumézil chez tous les peuples indo-européens : la fonction cléricale (le bol), la fonction guerrière (la hache) et la fonction de production (la charrue et le joug). Étant rentré en possession de ces trois objets, Coloxaïs acquit un caractère trifonctionnel, comme tous les rois indo-européens. Par ailleurs, les linguistes considèrent unanimement que le suffixe -xaïs reproduit le nom iranien du roi, qui était xshaya- en avestique.

Le souvenir des Scythes à l'époque moderne[modifier | modifier le code]

 

Le nationalisme romantique : Bataille entre Scythes etSlaves (Viktor Vasnetsov, 1881).

Plusieurs groupes ethniques se sont plus ou moins réclamés d'une ascendance scythe, moyen d'établir une connexion prestigieuse entre identité nationale et Antiquité classique. Les traditions des peuples turcophones kazakhs et iakoutes (dont l'endonyme est Sakha), ainsi que celles des Pachtounes d'Afghanistan les connectent également aux Scythes. Plusieurs légendes pictes, gaéliques, hongroises, serbes etcroates (entre autres) mentionnent également des origines scythes. La déclaration d'Arbroath de 1320 revendique la Scythie comme ancienne patrie des Écossais.

Les Scythes sont également intégrés dans des récits post-médiévaux sur l'origine supposée des Celtes. L'historien britannique Sharon Turner les décrit, dans son Histoire des Anglo-Saxons, comme ayant investi l'Europe autour du vie siècle av. J.-C. et, se basant sur plusieurs sources anciennes, ils les identifie aux ancêtres des Anglo-Saxons. De même William Jones les rapproche des populations européennes31.

À la fin du xviie et le début du xviiie siècle se répandit l'intuition que la plupart des langues européennes et la langue persane, qui sont très proches entre elles (faisant partie d'une même famille de langues que l'on appelait pas encore les langues indo-européennes) ont une origine commune que l'on se figure alors chez les anciens peuples cavaliers des steppes de la mer Noire, identifiés aux Scythes dont parle Hérodote, du fait entre autres de l'importance du vocabulaire commun propre au cheval qui caractérise ces langues. Cette intuition, la « théorie scythique », notamment défendue par le philosophe et mathématicien Leibniz qui était passionné par la question, est la préfiguration de l'hypothèse kourgane qui est aujourd'hui largement admise par la majorité des archéologues, linguistes et généticiens pour expliquer l'origine des langues et cultures indo-européennes, et selon laquelle c'est la domestication du cheval et l'invention du char par les peuples des steppes de la fin du néolithique et de l'âge du bronze, ancêtres des Scythes, qui leur ont permis leur vaste expansion en Europe et en Asie32.

« On peut conjecturer que cela vient de l'origine commune de tous ces peuples descendus des Scythes, venus de la mer Noire, qui ont passé le Danube et la Vistule, dont une partie pourrait être allée en Grèce, et l'autre aura rempli la Germanie et les Gaules » (Leibniz, Essais sur l'entendement humain, 1703)

Mais il faudra attendre la fin du xviiie siècle pour que la découverte du sanscrit, lui aussi très proche des langues européennes, lance le début des études indo-européennes.

Aux xviie et xviiie siècle, il est commun de considérer les Russes, les Polonais, les Lituaniens, les Russes blancs comme descendants des Scythes. AInsi, en 1704, Leibniz situe la région d'origine des Scythes dans la Steppe pontique, en faisant les ancêtres des Slaves33. Au cours du xixe siècle, les Scythes sont perçus, dans le contexte de conquête russe de l'Asie centrale, comme les ancêtres communs des populations non turques de la région34.

Souvent, les lettrés polonais de l'époque humaniste ou du siècle des lumières, tel Stanislas Leszczynski, assimilent le qualificatif « scythe » avec l'identité primitive des ancêtres, adoptant spécifiquement le terme « sarmate » pour dénommer leurs compatriotes anciens ou vivants en république chrétienne. Les Sarmates étant les successeurs et héritiers des Scythes, à l'époque historique et surtout chrétienne. Mais nous savons désormais, par les études linguistiques, que les Russes et les Polonais sont des Slaves, les Lituaniens sont des Baltes... et non pas des Scythes, appellation conventionnellement utilisée dans la poésie du xviiie siècle : Alexandre Blok l'évoque d'ailleurs de manière sarcastique dans son dernier grand poème Les Scythes (1920). Le romantisme du xixe siècle en Occident exalte les « barbares » scythes de la littérature en ancêtres libres et démocratiques des Indo-Européens blonds, tandis que des écrivains nationalistes romantiques ont reconnu la présence de Scythes dans la formation de l'Empire mède et de l'Aghbanie, précurseur de l'Azerbaïdjan moderne.

De nos jours, la revendication d'origines scythes joue même un rôle important dans les théories panturque et sarmatiste, en réalité, si les Scythes ont effectivement eu une influence culturelle importante sur les populations turco-mongoles d'Asie centrale qui ont progressivement remplacé les populations scythes au cours du Moyen Âge, l'ascendance scythe dans ces populations est assez faible.

L'ethnie des Jats dans le Penjab du Pakistan et d'Inde, se réclame d'une ascendance indo-scythe.

Actuellement, sur le plan uniquement linguistique, les Ossètes dans le Caucase sont les derniers à parler une langue scythique proprement dite, mais il existe aussi quelques villages prés de Samarcande en Ouzbékistan qui parlent encore un dialecte descendant du sogdien.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Méconnus, les Sarmates ont pourtant joué un rôle historique majeur. Ces cousins des Scythes sont originaires de Russie méridionale. Décrits par Hérodote, leurs ancêtres, les Sauromates, auraient émergé entre le VIet le IVsiècle avant J.-C. Les femmes semblent avoir occupé une place éminente dans cette culture. Elles montaient à cheval, portaient des armes et participaient aux activités guerrières. Elles auraient grandement inspiré le mythe grec des Amazones, ces redoutables cavalières qui se coupaient le sein pour mieux tirer à l’arc. « Ce mythe a existé sous d’autres formes, mais les traditions légendaires des Amazones, qui se fixent à partir d’Hérodote, sont largement fondées par les contacts avec ces femmes des steppes », note Iaroslav Lebedynsky. Après avoir envahi le territoire des Scythes, les Sarmates dominent la steppe européenne au Ier siècle avant J.-C. et se heurtent aux Romains au sud du Danube. Ils ravageront l’Europe à l’époque des grandes invasions, poussant jusqu’en Gaule et en Angleterre. Et légueront au Moyen Âge occidental la cavalerie lourde, inspirée de l’élite sarmate vêtue de cuirasses à écailles, dont le rôle était d’enfoncer les lignes ennemies.  
 

Sarmates : la véritable histoire des Amazones
 


 

Sarmatians

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Sarmatians
Scythia-Parthia 100 BC.png
Approximate extent of East Iranian languagesin the 1st century BC is shown in orange.
Total population
(Assimilated)
Regions with significant populations
Eastern Europe
Central Asia[citation needed]
Languages
Scythian languages, East Iranian languages
Related ethnic groups
Scythians, Sakas
Descendants: Alans, Ossetians Clan Ostoja

The Sarmatians (Latin: Sarmatae or Sauromatae, Greek: Σαρμάται, Σαυρομάται) were a large confederation[1] of Iranian people during classical antiquity,[2][3] flourishing from about the 5th century BC to the 4th century AD.[4] They spoke Scythian, an Indo-European language from the Eastern Iranianfamily.

Originating in Eastern Europe, between the Don River and the Ural Mountains[5][citation needed] the Sarmatians started their westward migration around the 6th century BC, coming to dominate the closely related Scythians by the 2nd century BC.[2] The Sarmatians differed from the Scythians in their veneration of the god of fire rather than god of nature, and women's prominent role in warfare, which possibly served as the inspiration for the Amazons.[2] At their greatest reported extent, around 1st century AD, these tribes ranged from the Vistula River to the mouth of the Danube and eastward to the Volga, bordering the shores of the Black and Caspian seas as well as the Caucasus to the south.[6] Their territory, which was known as Sarmatia to Greco-Roman ethnographers, corresponded to the western part of greater Scythia (mostly modern Ukraine and Southern Russia, also to a smaller extent north easternBalkans around Moldova). According to authors Arrowsmith, Fellowes and Graves Hansard in their book A Grammar of Ancient Geography published in 1832, Sarmatia had two parts, Sarmatia Europea [7] and Sarmatia Asiatica [8] covering a combined area of 503,000 sq mi or 1,302,764 km2.

In the 1st century AD the Sarmatians began encroaching upon the Roman Empire in alliance with Germanic tribes.[2] In the 3rd century AD their dominance of the Pontic Steppe was broken by the Germanic Goths.[2] With the Hunnic invasions of the 4th century, many Sarmatians joined the Goths and other Germanic tribes (Vandals) in the settlement of the Western Roman Empire.[2] A related people to the Sarmatians known as the Alans survived in the North Caucasus into the Early Middle Ages, ultimately giving rise to the modern Ossetic ethnic group.[9]

The Sarmatians were eventually decisively assimilated (e.g. Slavicisation) and absorbed by the Proto-Slavic population of Eastern Europe.[10][11][12][13]

 

 

Etymology[edit]

 

Map of the Roman empire under Hadrian (ruled 117–138 AD), showing the location of the Sarmatae in the Ukrainian steppe region

Sarmatae probably originated as just one of several tribal names of the Sarmatians, but one that Greco-Roman ethnography came to apply as anexonym to the entire group. Strabo in the 1st century names as the main tribes of the Sarmatians the Iazyges, the Roxolani, the Aorsi and theSiraces.

The Greek name Sarmatai sometimes appears as "Sauromatai", which is almost certainly no more than a variant of the same name. Nevertheless, historians often regarded these as two separate peoples, while archaeologists habitually use the term 'Sauromatian' to identify the earliest phase of Sarmatian culture. Any idea that the name derives from the word lizard (sauros), linking to the Sarmatians' use of reptile-like scale armour and dragon standards, is almost certainly unfounded.[14]

Both Pliny the Elder (Natural History book iv) and Jordanes recognised the Sar- and Sauro- elements as interchangeable variants, referring to the same people. Greek authors of the 4th century (Pseudo-Scylax, Eudoxus of Cnidus) mention Syrmatae as the name of a people living at the Don, perhaps reflecting the ethnonym as it was pronounced in the final phase of Sarmatian culture.

Oleg Trubachyov derived the name from the Indo-Aryan *sar-ma(n)t (feminine – rich in women, ruled by women), the Indo-Aryan and Indo-Iranianword *sar- (woman) and the Indo-Iranian adjective suffix -ma(n)t/wa(n)t.[15] By this derivation was noted the unusual high status of women (Matriarchy) from the Greek point of view and went to the invention of Amazons (thus the Greek name for Sarmatians as Sarmatai Gynaikokratoumenoi, ruled by women).[15]

Other scholars, like Harold Walter Bailey, derived the base word from Avestan sar- (to move suddenly) from tsar- in Old Iranian (tsarati, tsaru-, hunter).[16] It was also derived from the name of Avestan region in the west Sairima (*salm, < *Sairmi), and connected with the 10–11th century AD Persian epic Shahnameh's character "Salm".[16]

Recently R. M. Kozlova derived it from *Sъrm- < Proto-Slavic adjective *sъrmatъ (-a, -o), with the meaning "that is rich with sormima" i.e. shallows, referring to the rivers.[17]

Origins[edit]

The Sarmatians emerged in the 7th century BC in a region of the steppe to the east of the Don River and south of the Ural Mountains in Eastern Europe. For centuries they lived in relatively peaceful co-existence with their western neighbors the Scythians. Then, in the 3rd century BC, they fought with the Scythians on the Pontic steppe to the north of the Black Sea.[18] The Sarmatians were to dominate these territories over the next five centuries.[19] Pliny the Elder (23–79 AD) wrote that they ranged from the Vistula River (in present-day Poland) to the Danube.

Archaeology[edit]

 

Great steppe of Kazakhstan in early spring.

 

A Sarmatian diadem, found at the Khokhlach kurgan near Novocherkassk(1st century AD, Hermitage Museum).

 

A Sarmatian-Parthian gold necklace and amulet, 2nd century AD. Located in Tamoikin Art Fund

 

Sarmatian cataphracts duringDacian Wars as depicted on Trajan's Column.

 

Sarmatia Europea in map ofScythia, 1697.

 

Sarmatians on Roman relief, second half of the second century AD.

 

"Sarmatia Europæa" separated from "Sarmatia Asiatica" by the Tanais(the River Don), based on Greek literary sources, in a map printed in London, ca 1770.

 

Sarmatian captives depicted on the reverse of a Roman coin struck c. AD 177 under the Emperor Marcus Aurelius

In 1947, Soviet archaeologist Boris Grakov[citation needed] defined a culture flourishing from the 6th century BC to the 4th century AD, apparent in late kurgangraves (buried within earthwork mounds), sometimes reusing part of much older kurgans. It was a nomadic steppe culture ranging from the Black Sea eastward to beyond the Volga, and is especially evident at two of the major sites at Kardaielova and Chernaya in the trans-Uralic steppe. Grakov defined four phases:

  1. Sauromatian, 6th–5th centuries BC
  2. Early Sarmatian, 4th–2nd centuries BC
  3. Middle Sarmatian, late 2nd century BC to late 2nd century AD
  4. Late Sarmatian: late 2nd century AD to 4th century AD

While "Sarmatian" and "Sauromatian" are synonymous as ethnonyms, they are given different meanings purely by convention as archaeological technical terms.

In Hungary, a great Late Sarmatian pottery centre was reportedly unearthed between 2001 and 2006 near Budapest, in the Üllő5 archaeological site. Typical grey, granular Üllő5 ceramics form a distinct group of Sarmatian pottery found everywhere in the north central part of the Great Hungarian Plain region, indicating a lively trading activity. A 1998 paper on the study of glass beads found in Sarmatian graves suggests wide cultural and trade links.[20]

Archaeological evidence suggests that Scythian-Sarmatian cultures may have given rise to the Greek legends of Amazons. Graves of armed females have been found in southern Ukraine and Russia. David Anthony notes, "About 20% of Scythian-Sarmatian "warrior graves" on the lower Don and lower Volga contained females dressed for battle as if they were men, a phenomenon that probably inspired the Greek tales about the Amazons."[21]

Language[edit]

The Sarmatians spoke the Scythian language. The numerous Iranian personal names in the Greek inscriptions from the Black Sea Coast indicate that the Sarmatians spoke a North-Eastern Iranian dialect ancestral to Alanian-Ossetian.[22]

Genetics[edit]

In a study conducted in 2014 by Gennady Afanasiev et al. on bone fragments from 10 Alanic burials on the Don River, DNA could be extracted from a total of 7.[clarification needed][23][clarification needed]

In 2015, the Institute of Archaeology in Moscow conducted research on various Sarmato-Alan and Saltovo-Mayaki culture Kurgan burials. In these analyses, the two Alan samples from the 4th to 6th century AD turned out to belong to yDNA haplogroups G2a-P15 and R1a-z94, while two of the three Sarmatian samples from the 2nd to 3rd century AD were found to belong to yDNA haplogroup J1-M267 while one belonged to R1a.[24] Three Saltovo-Mayaki samples from the 8th to 9th century AD turned out to have yDNA corresponding to haplogroups G, J2a-M410 and R1a-z94.[25][clarification needed]

Appearance[edit]

Like the Scythians, Sarmatians were of a Caucasoid appearance. Sarmatian noblemen often reached 1.70–1.80 m (5 ft 7 in–5 ft 11 in) as measured fromskeletons. They had sturdy bones, long hair and beards.[citation needed]

The Alans were a group of Sarmatian tribes, according to the Roman historian Ammianus Marcellinus. He wrote, "Nearly all the Alani are men of great stature and beauty, their hair is somewhat yellow, their eyes are frighteningly fierce".[19]

In the late 2nd or early 3rd century AD, the Greek physician Galen declared that Sarmatians, Scythians and other northern peoples have reddish hair.[26][27]

Greco-Roman ethnography[edit]

Herodotus (Histories 4.21) in the 5th century BC placed the land of the Sarmatians east of the Tanais, beginning at the corner of the Maeotian Lake, stretching northwards for fifteen days' journey, adjacent to the forested land of the Budinoi.

Herodotus (4.110–117) recounts that the Sauromatians arose from marriages of a group of Amazons and young Scythian men. In the story, some Amazons were captured in battle by Greeks in Pontus (northern Turkey) near the river Thermodon, and the captives were loaded into three boats. They overcame their captors while at sea, but were not able sailors. Their ships were blown north to the Maeotian Lake (the Sea of Azov) onto the shore of Scythia near the cliff region (today's southeastern Crimea). After encountering the Scythians and learning the Scythian language, they agreed to marry Scythian men, but only on the condition that they move away and not be required to follow the customs of Scythian women. According to Herodotus, the descendants of this band settled toward the northeast beyond the Tanais (Don) river and became the Sauromatians. Herodotus' account explains the origins of their language as an "impure" form of Scythian. He credits the unusual social freedoms of Sauromatae women, including participation in warfare, as an inheritance from their Amazon ancestors. Later writers refer to the "woman-ruled Sarmatae" (γυναικοκρατούμενοι).[28]


Hippocrates[29] explicitly classes them as Scythian and describes their warlike women and their customs:

Their women, so long as they are virgins, ride, shoot, throw the javelin while mounted, and fight with their enemies. They do not lay aside their virginity until they have killed three of their enemies, and they do not marry before they have performed the traditional sacred rites. A woman who takes to herself a husband no longer rides, unless she is compelled to do so by a general expedition. They have no right breast; for while they are yet babies their mothers make red-hot a bronze instrument constructed for this very purpose and apply it to the right breast and cauterize it, so that its growth is arrested, and all its strength and bulk are diverted to the right shoulder and right arm.

"Polybius (XXV, 1) mentions them for the first time as a force to be reckoned with in 179 B.C."[18]

Strabo[30] mentions the Sarmatians in a number of places, but never says much about them. He uses both the terms of Sarmatai and Sauromatai, but never together, and never suggesting that they are different peoples. He often pairs Sarmatians and Scythians in reference to a series of ethnic names, never stating which is which, as though Sarmatian or Scythian could apply equally to them all.[31]

Strabo wrote that the Sarmatians extend from above the Danube eastward to the Volga, and from north of the Dnieper River into the Caucasus, where, he says, they are called Caucasii like everyone else there. This statement indicates that the Alans already had a home in the Caucasus, without waiting for the Huns to push them there.

Even more significantly, he points to a Celtic admixture in the region of the Basternae, who, he said, were of Germanic origin. The Celtic Boii, Scordisci andTaurisci are there. A fourth ethnic element interacting and intermarrying are the Thracians (7.3.2). Moreover, the peoples toward the north are Keltoskythai, "Celtic Scythians" (11.6.2).

Strabo portrays the peoples of the region as being nomadic, or Hamaksoikoi, "wagon-dwellers," and Galaktophagoi, "milk-eaters." This latter likely referred to the universal koumiss eaten in historical times. The wagons were used for transporting tents made of felt, a type of the yurts used universally by Asian nomads.

Pliny the Elder writes (4.12.79–81):

From this point (the mouth of the Danube) all the races in general are Scythian, though various sections have occupied the lands adjacent to the coast, in one place the Getae ... at another the Sarmatae ... Agrippa describes the whole of this area from the Danube to the sea ... as far as the river Vistula in the direction of the Sarmatian desert ... The name of the Scythians has spread in every direction, as far as the Sarmatae and the Germans, but this old designation has not continued for any except the most outlying sections ...

According to Pliny, Scythian rule once extended as far as Germany. Jordanes supports this hypothesis by telling us on the one hand that he was familiar with theGeography of Ptolemy, which includes the entire Balto-Slavic territory in Sarmatia,[citation needed] and on the other that this same region was Scythia. By "Sarmatia", Jordanes means only the Aryan territory. The Sarmatians were, therefore, a sub-group of the broader Scythian peoples.

 

War elephants in battle with Dacians and Sarmatians.

Tacitus' De Origine et situ Germanorum speaks of "mutual fear" between Germanic peoples and Sarmatians:

All Germania is divided from Gaul, Raetia, and Pannonia by the Rhine and Danube rivers; from the Sarmatians and the Dacians by shared fear and mountains. The Ocean laps the rest, embracing wide bays and enormous stretches of islands. Just recently, we learned about certain tribes and kings, whom war brought to light.[32]

According to Tacitus, like the Persians, the Sarmatians wore long, flowing robes (ch 17). Moreover, the Sarmatians exacted tribute from the Cotini and Osi, and iron from the Cotini (ch. 43), "to their shame" (presumably because they could have used the iron to arm themselves and resist).

By the 3rd century BC, the Sarmatian name appears to have supplanted the Scythian in the plains of what is now south Ukraine. The geographer,Ptolemy,[citation needed] reports them at what must be their maximum extent, divided into adjoining European and central Asian sections. Considering the overlap of tribal names between the Scythians and the Sarmatians, no new displacements probably took place. The people were the same Indo-Europeans, but were referred to under yet another name.

Later, Pausanias, viewing votive offerings near the Athenian Acropolis in the 2nd century AD,[33] found among them a Sauromic breastplate.

On seeing this a man will say that no less than Greeks are foreigners skilled in the arts: for the Sauromatae have no iron, neither mined by themselves nor yet imported. They have, in fact, no dealings at all with the foreigners around them. To meet this deficiency they have contrived inventions. In place of iron they use bone for their spear-blades and cornel wood for their bows and arrows, with bone points for the arrows. They throw a lasso round any enemy they meet, and then turning round their horses upset the enemy caught in the lasso.

Their breastplates they make in the following fashion. Each man keeps many mares, since the land is not divided into private allotments, nor does it bear any thing except wild trees, as the people are nomads. These mares they not only use for war, but also sacrifice them to the local gods and eat them for food. Their hoofs they collect, clean, split, and make from them as it were python scales. Whoever has never seen a python must at least have seen a pine-cone still green. He will not be mistaken if he liken the product from the hoof to the segments that are seen on the pine-cone. These pieces they bore and stitch together with the sinews of horses and oxen, and then use them as breastplates that are as handsome and strong as those of the Greeks. For they can withstand blows of missiles and those struck in close combat.

Pausanias' description is well borne out in a relief from Tanais.[citation needed] These facts are not necessarily incompatible with Tacitus, as the western Sarmatians might have kept their iron to themselves, it having been a scarce commodity on the plains.

In the late 4th century, Ammianus Marcellinus[34] describes a severe defeat which Sarmatian raiders inflicted upon Roman forces in the province of Valeria in Pannonia in late AD 374. The Sarmatians almost destroyed two legions: one recruited from Moesia and one from Pannonia. The last had been sent to intercept a party of Sarmatians which had been in pursuit of a senior Roman officer named Aequitius. The two legions failed to coordinate, allowing the Sarmatians to catch them unprepared.

Decline in the 4th century[edit]

The Sarmatians remained dominant until the Gothic ascendancy in the Black Sea area. Goths attacked Sarmatian tribes on the north of the Danube in Dacia, which is known today as Romania. The Roman Emperor Constantine called his son Constantine II up from Gallia to run a campaign north of the Danube. In very cold weather, the Romans were victorious, killing 100,000 Goths and capturing Ariaricus the son of the Goth king.[35][36][37]

In their efforts to halt the Gothic expansion and replace it with their own on the north of Lower Danube (present-day Romania), the Sarmatians armed their 'servants' Limigantes. After the Roman victory, however, the local population revolted against their Sarmatian masters, pushing them beyond the Roman border. Constantine, on whom the Sarmatians had called for help, defeated Limigantes, and moved the Sarmatian population back in. In the Roman provinces, Sarmatian combatants were enlisted in the Roman army, whilst the rest of the population was distributed throughout Thrace, Macedonia and Italy. The Origo Constantini mentions 300,000 refugees resulting from this conflict. The emperor Constantine was subsequently attributed the title of Sarmaticus Maximus.[36][38][39][40][41]

In the 4th and 5th centuries, the Huns expanded and conquered both the Sarmatians and the Germanic Tribes living between the Black Sea and the borders of the Roman Empire. From bases in modern-day Hungary, the Huns ruled the entire former Sarmatian territory. Their various constituents flourished under Hunnish rule, fought for the Huns against a combination of Roman and Germanic troops, and went their own ways after the Battle of Chalons, the death of Attila and the appearance of the Chuvash ruling elements west of the Volga- current Russian territory.

The Sarmatians were eventually decisively assimilated (e.g. Slavicisation) and absorbed by the Proto-Slavic population of Eastern Europe around the Early Medieval Age.[10][11][12][13]

Possible influence on Arthurian legends[edit]

Scholars C. Scott Littleton and Ann C. Thomas posited that the legends of King Arthur and The Holy Grail derive from Sarmatian legends. The authors find parallels between the Sarmatian legend ofBatraz, a Sarmatian king commanding his companions to throw his magical sword into a lake and Arthur's instructions to Sir Bedivere to throw his magical sword Excalibur into a lake. The authors also use historical records to demonstrate the presence of a 2nd-century AD colony of Sarmatian veterans at Bremetennacum, in modern Lancashire, as a historical source for the legends entering Britain.[42] A more extensive study of the Alano-Sarmatian impact on the Roman Empire and the Arthurian tradition is presented by C. Scott Littleton and Linda A. Malcor in From Scythia to Camelot.[43]

List of Sarmatian tribes[edit]

See also[edit]

References[edit]

Citations[edit]

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Sources[edit]

External links[edit]

Article extrait des cahiers Science & vie "Le cheval, l'atout maître de l'homme"